La FinTech canadienne fait-elle son grand retour ?

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Innovationsfr
août 12, 2024

La FinTech canadienne fait-elle son grand retour ?

Après des années difficiles, le secteur FinTech canadien semble repartir de plus belle. Porté par des opérations majeures comme les rachats de Nuvei et Plusgrade, le montant total investi dans les startups FinTech a atteint un niveau record de 7,8 milliards de dollars US au premier semestre 2024 selon le dernier rapport de KPMG. C'est plus que sur l'ensemble de l'année 2021 ! Alors, assiste-t-on à un retour en force de la FinTech au Canada ? Décryptage.

Un regain des investissements malgré un contexte difficile

Depuis l'éclatement de la bulle spéculative en 2021, le secteur de la FinTech traversait une passe difficile au Canada comme dans le reste du monde. Le nombre d'opérations avait chuté de 22% en 2022, pour un montant total en recul de 81%. Et la tendance s'était poursuivie en 2023 avec une baisse de 50% des transactions et de 30% des investissements.

Mais les 6 premiers mois de 2024 montrent des signes encourageants. En excluant les méga-deals Nuvei et Plusgrade, les investissements dans la FinTech canadienne ont progressé de 20% par rapport au premier semestre 2023. Parmi les opérations notables :

  • Brim Financial, émetteur de cartes de crédit qui vend aussi sa technologie à d'autres institutions financières, a levé 85 millions de dollars canadiens en Série C.
  • Le prêteur hypothécaire en ligne Nesto a acquis CMLS Group, un acteur historique du crédit immobilier.
  • La startup de planification financière et comptabilité Vena a atteint le statut de licorne.

À un stade plus précoce, on peut citer la startup Teal fondée par des anciens de Shopify et Bench qui a levé 11 millions de dollars canadiens en amorçage, Zūm Rails (créée par des ex de Flinks et Versapay) qui a bouclé une Série A de 10,5 millions, ou encore Chexy qui vise à révolutionner le paiement des loyers et a obtenu 4,1 millions en financement de départ.

Un marché prometteur malgré des freins

Selon une étude récente de McKinsey, l'adoption des services FinTech reste plus lente au Canada que dans d'autres pays comme l'Australie ou le Royaume-Uni. Mais le poids du secteur financier dans l'économie nationale en fait un terrain propice aux innovations de rupture. Avec 180 milliards de dollars de revenus l'an dernier, soit 7,9% du PIB, le secteur bancaire canadien se classe premier parmi les 10 principales économies développées.

Parmi les obstacles au décollage de la FinTech, les experts pointent la lenteur des évolutions réglementaires (sur l'open banking notamment) et des infrastructures (comme le Real-Time Rail pour les paiements instantanés). Mais cela n'empêche pas les startups canadiennes d'aller de l'avant, à l'image de Koho qui poursuit ses démarches pour obtenir une licence bancaire.

L'intelligence artificielle comme nouveau moteur

Le Canada dispose par ailleurs d'un écosystème dynamique en intelligence artificielle, qui trouve de plus en plus d'applications dans la finance. Des FinTech comme Mylo ou Cinchy l'utilisent pour optimiser l'épargne et la gestion de patrimoine. De son côté, la Banque Scotia expérimente l'IA générative pour améliorer l'expérience client.

L'IA va transformer profondément le secteur financier dans les prochaines années. Le Canada a un rôle clé à jouer grâce à son expertise mondialement reconnue dans le domaine.

Hana Morita, associée chez Portage Ventures

L'IA fait aussi émerger de nouveaux acteurs dédiés comme Bedrock AI, qui développe des solutions de gestion des risques et de conformité réglementaire pour les institutions financières. Forte d'une levée de fonds de 7,6 millions de dollars menée par Panache Ventures en avril, la jeune pousse montréalaise prévoit de tripler ses effectifs d'ici fin 2024.

Vers une consolidation du secteur

Après des années d'effervescence et une myriade de créations de startups, le secteur FinTech canadien semble entrer dans une phase de maturité et de consolidation. Les entreprises les mieux établies, souvent soutenues par de grands fonds internationaux, partent à la conquête de nouveaux marchés en multipliant les acquisitions.

Nuvei, spécialiste des solutions de paiement, en est l'exemple le plus frappant. Introduit en bourse en 2020, le groupe montréalais vient d'annoncer son rachat par un consortium mené par son PDG Philip Fayer, pour 6,3 milliards de dollars US. Le même jour, il dévoilait le rachat de Pay2All, plateforme américaine de paiements transfrontaliers. Objectif : accélérer son expansion outre-Atlantique et en Amérique latine.

Dans le voyage, Plusgrade a aussi choisi la voie du LBO (rachat par endettement) pour poursuivre sa croissance. La plateforme, qui aide les compagnies aériennes et de croisière à monétiser leurs surclassements, a été valorisée plus d'un milliard de dollars US lors de l'opération menée par la société d'investissement Novacap en juin.

Ces deals montrent l'attractivité et le potentiel des FinTech canadiennes, qui ont su bâtir des business models robustes et évolutifs. De quoi attirer les investisseurs, même dans un marché plus tendu.

Philippe Grall, associé chez White Star Capital

Reste à savoir si cette dynamique positive sera durable et permettra l'émergence de nouveaux leaders technologiques, à l'heure où les géants mondiaux de la Silicon Valley s'intéressent de plus en plus à la finance. Une chose est sûre : malgré un contexte difficile, l'écosystème FinTech canadien semble avoir retrouvé des couleurs et entend bien compter dans la compétition mondiale.

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