La justice européenne valide l’appellation “steak végétal”
C'est un petit séisme dans le monde de l'alimentation. Par un arrêt rendu le 4 octobre dernier, la Cour de justice de l'Union européenne a tranché un litige opposant l'industrie de la viande aux fabricants de produits végétaux imitant la viande. Au cœur du débat : le droit pour ces derniers d'utiliser des appellations comme "steak", "saucisse" ou "burger" pour qualifier leurs créations à base de protéines végétales. Une pratique contestée par les représentants des filières animales.
La décision favorable aux alternatives végétales
Malgré un décret français interdisant ces dénominations pour les produits végétaux, les juges européens ont statué qu'un État membre ne peut pas prohiber de façon "générale et abstraite" l'utilisation de termes traditionnellement associés aux produits carnés pour désigner des aliments à base de protéines végétales. Une décision qui va dans le sens des start-ups et industriels proposant des substituts végétaux à la viande.
Clarifier l'information aux consommateurs
Si les défenseurs de la filière animale dénonçaient un risque de confusion pour le consommateur, la Cour a estimé que les dénominations "steak" ou "burger" associées au terme "végétal" étaient suffisamment claires et distinctives. L'important est que l'origine non animale du produit soit explicite, par exemple via la mention "100% végétal" ou l'utilisation d'ingrédients comme "soja" ou "blé" dans le nom.
« La dénomination des produits alimentaires ne saurait induire le consommateur en erreur, notamment sur la nature, l'identité, les qualités, la composition ou la quantité »
Extrait de l'arrêt de la CJUE
Un marché en pleine croissance
Cette clarification juridique est une excellente nouvelle pour le secteur très dynamique des alternatives végétales à la viande. Portées par l'évolution des attentes des consommateurs, davantage attentifs à leur santé et à l'impact environnemental, les ventes de produits végans et végétariens augmentent de 15 à 20% par an en France. De nombreuses start-ups innovent pour proposer steaks, nuggets, saucisses et autres déclinaisons gourmandes à base de soja, pois, blé ou légumineuses.
Vers une cohabitation des filières ?
Loin d'être une menace, le développement des alternatives végétales représente une opportunité pour l'ensemble du secteur agroalimentaire. Végétal et animal ne s'opposent pas mais se complètent pour répondre à la diversité des attentes. Viande traditionnelle, élevages plus durables, protéines végétales, Agriculture Cellulaire... l'avenir de notre alimentation passera par une cohabitation intelligente et équilibrée de ces différents modèles. Un défi d'innovation et de réinvention passionnant pour les acteurs du secteur !
Cette décision de justice fait tomber un obstacle réglementaire important pour les alternatives végétales. Elle ouvre la voie à une meilleure reconnaissance de ces produits innovants, tout en garantissant une information claire des consommateurs. Gageons que cela stimulera encore davantage la créativité des startups et industriels pour imaginer l'alimentation saine et durable de demain !