La liquidation de Logiplast-TeamTex : un coup dur pour l’industrie française
C'est une bien triste nouvelle pour l'industrie française, et plus particulièrement pour le bassin d'emploi de l'Isère. Logiplast-TeamTex, l'un des derniers fabricants hexagonaux de sièges auto pour enfant, vient d'être placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Grenoble. Une décision qui entraîne la fermeture de l'usine située à Charvieu-Chavagneux et la suppression de 161 postes.
Une entreprise fragilisée par la crise du Covid
Créée en 1994, Logiplast-TeamTex a connu son heure de gloire dans les années 2010. La société produisait alors jusqu'à 18 000 sièges par jour et détenait 60% de parts de marché en France, pour un chiffre d'affaires dépassant les 75 millions d'euros. Sous-traitant pour de grandes marques mais aussi propriétaire de ses propres gammes comme Nania, Migo ou Safety Baby, l'entreprise exportait dans le monde entier.
Mais la crise du Covid est passée par là, mettant un coup d'arrêt brutal à cette success-story. Fin 2023, les dirigeants, Franck et Christopher Nania qui avaient repris les rênes après le décès de leur père fondateur en 2018, ont dû se résoudre à céder leurs parts au fonds allemand Mutares, spécialisé dans la reprise de sociétés en difficulté. Un nouveau départ qui n'aura finalement été que de courte durée...
Une reprise par Mutares qui tourne court
Malgré une injection de 5 millions d'euros dans la société par Mutares, la « situation financière délicate » de Logiplast-TeamTex et le « durcissement des conditions du marché », comme l'indique le fonds dans un communiqué, ont eu raison de ce sauvetage. Six mois seulement après son rachat, le fabricant isérois a dû déposer le bilan, faute de repreneur.
C'est un véritable drame social qui se joue à Charvieu-Chavagneux, avec ces 161 familles qui se retrouvent sur le carreau du jour au lendemain.
Un élu local
Des salariés et un bassin d'emploi en souffrance
Au-delà du choc pour les salariés de Logiplast-TeamTex qui se retrouvent sans emploi, c'est tout un territoire qui est impacté par cette fermeture. L'entreprise faisait en effet travailler de nombreux sous-traitants locaux dans la plasturgie, le textile ou encore la logistique. Des sociétés pour qui cette liquidation risque d'avoir un effet domino dévastateur.
A l'heure où les relocalisations industrielles sont pourtant un sujet majeur, on ne peut que déplorer l'échec de ce fleuron français victime d'un marché ultra-concurrentiel. Espérons que d'autres acteurs sauront tirer les leçons de ce triste épilogue pour ne pas connaître le même sort. L'industrie tricolore, déjà fragilisée, n'a pas besoin de nouveau coup dur de ce type.
