La nouvelle stratégie de l’UE pour une compétitivité durable
Réélue de justesse à la tête de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a dévoilé sa feuille de route pour les cinq prochaines années. Son maître-mot : la « compétitivité durable ». Derrière ce concept se cache l'ambition d'allier transition écologique et compétitivité industrielle. Un équilibre délicat à trouver pour plaire à tous les bords politiques.
Poursuivre le Pacte vert tout en renforçant l'industrie
D'un côté, Ursula von der Leyen promet de poursuivre la mise en œuvre du Pacte vert, ce vaste plan visant à faire de l'Europe le premier continent neutre en carbone d'ici 2050. De quoi rassurer les écologistes et la gauche. De l'autre, elle annonce un « pacte pour une industrie propre » censé garantir la compétitivité des secteurs industriels européens et des emplois de qualité. Une priorité chère à son camp, le PPE (droite).
Elle s'engage en faveur du Pacte vert et refuse tout retour en arrière en la matière pour rassurer les Verts et le Centre-gauche. Mais elle le cadre dans l'optique de la compétitivité afin de rassurer son propre parti.
– Thu Nguyen, Jacques Delors Centre
Simplification et accélération des permis « net zéro »
Pour y parvenir, la présidente de la Commission veut miser sur :
- Une nouvelle législation pour accélérer la décarbonation de l'industrie
- La simplification et l'accélération de l'octroi des permis pour les technologies « zéro émission nette »
Créer une « Union de la défense »
L'industrie de la défense figure aussi en bonne place dans les priorités d'Ursula von der Leyen. Son objectif : bâtir une véritable « Union de la défense » en nommant un commissaire dédié et en renforçant le programme pour l'industrie européenne de défense. L'enjeu : créer un vrai marché unique pour les produits et services militaires afin de consolider la base industrielle européenne dans ce domaine stratégique.
Faire ses preuves en 5 ans
Au final, c'est un véritable numéro d'équilibriste auquel s'est livrée Ursula von der Leyen pour convaincre une majorité d'eurodéputés de lui accorder un second mandat. En mettant en avant le concept de « compétitivité durable », elle espère réconcilier les impératifs écologiques et économiques de l'UE. Reste à transformer l'essai et à prouver qu'une politique industrielle verte est possible, le tout en préservant l'autonomie stratégique européenne. Un défi de taille pour les 5 ans à venir.