La pénurie d’avions cet été : un défi pour le transport aérien
Alors que l'été bat son plein et que les vacanciers s'apprêtent à s'envoler vers leurs destinations de rêve, le transport aérien fait face à un défi de taille : une pénurie inédite d'avions pour répondre à la demande record. Entre forte reprise du trafic et tensions industrielles, explorons les tenants et aboutissants de cette situation complexe.
Une reprise du trafic aérien plus rapide que prévu
Après des années de crise sanitaire qui ont fortement impacté le secteur aérien, le trafic repart à la hausse de manière spectaculaire. L'Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit près de 5 milliards de passagers cette année, battant le record de 2019. Une bonne nouvelle pour les compagnies aériennes, mais qui s'accompagne d'un besoin urgent en avions pour y faire face.
Jamais les compagnies aériennes n'ont eu un tel appétit d'avions. Mais jamais les avionneurs n'ont été aussi freinés pour les satisfaire.
Olivier James, L'Usine Nouvelle
Boeing et Airbus face à des vents contraires
Les deux géants de l'aéronautique, Boeing et Airbus, peinent à suivre le rythme effréné de la demande. Boeing reste englué dans ses problèmes de production, tandis qu'Airbus fait face à l'immobilisation de centaines d'A320neo en raison d'ennuis techniques sur les moteurs Pratt & Whitney. S'ajoutent à cela les nombreuses tensions sur les chaînes d'approvisionnement, qui ralentissent les cadences.
Des centaines d'avions manquants à l'appel
Résultat des courses : ce sont entre 400 et 2000 avions qui pourraient manquer à l'appel cet été selon les estimations des cabinets spécialisés. Un gouffre qui risque de perdurer encore 2 ans minimum, le temps pour les avionneurs de résoudre leurs difficultés. Les compagnies aériennes vont devoir redoubler d'agilité pour optimiser leurs flottes et répondre au mieux à la demande.
Dans ce contexte tendu, l'équation est complexe pour le transport aérien. Il doit composer avec :
- Des plans de vol à revoir pour maximiser l'utilisation des avions
- Une pression accrue sur les équipages et les infrastructures
- Le risque de décevoir certains passagers en manque de sièges
Une chose est sûre : l'été 2024 ne sera pas un long fleuve tranquille pour le secteur aérien. Il devra redoubler d'efforts et d'inventivité pour surmonter ce défi logistique hors norme. Car au-delà de la saison estivale, c'est la capacité du transport aérien à répondre durablement à l'envol de la demande qui est en jeu.
