La plainte d’Universal Music Group contre Believe
Malgré une plainte déposée par Universal Music Group aux États-Unis, le titre du distributeur numérique français Believe reste orienté à la hausse ce mardi matin à la Bourse de Paris. Retour sur ce contentieux qui soulève d'importantes questions sur les pratiques dans l'industrie du streaming musical.
Universal Music Group accuse Believe de violer les droits d'auteur
Universal Music Group (UMG), le leader mondial de l'industrie musicale, a porté plainte contre Believe et sa filiale TuneCore devant un tribunal fédéral de New York. Selon les plaignants, le distributeur français aurait distribué des copies illégales d'enregistrements protégés par les droits d'auteur.
Dans leur plainte, UMG ainsi que deux autres labels indépendants, ABKCO Music & Records et Concord Music Group, accusent Believe de recourir à des stratagèmes pour contourner les droits d'auteur, comme le fait de changer les noms d'artistes ou de publier des versions accélérées de chansons. Parmi les œuvres concernées figureraient des titres de stars comme Kendrick Lamar, Ariana Grande ou Lady Gaga.
Les pratiques illégales de Believe ne se limitent pas à tromper les artistes des grandes maisons de disques, mais aussi les artistes des labels indépendants.
Un porte-parole d'Universal Music Group
Les plaignants réclament des dommages et intérêts pouvant aller jusqu'à 500 millions de dollars. Believe, son PDG Denis Ladegaillerie et ses actionnaires n'ont pas encore répondu publiquement à ces accusations.
Le titre Believe résiste malgré la polémique
Believe est un acteur majeur de la distribution numérique et du développement d'artistes. Fondée en 2005, la société française est présente dans 50 pays et collabore avec de nombreux artistes comme Jul ou Vianney. En 2021, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 577 millions d'euros.
Malgré l'annonce de la plainte d'Universal, l'action Believe progressait de 1,63% à la Bourse de Paris ce mardi matin, à 14,98 euros. Les investisseurs semblent donc relativiser pour l'instant l'impact potentiel de ce contentieux sur l'activité de la pépite française.
Vers une clarification des règles dans le streaming musical ?
Au-delà du cas Believe, cette affaire met en lumière les zones grises qui subsistent dans l'industrie du streaming musical en plein boom. La multiplication des plateformes et l'émergence de nouveaux modes de distribution ont rebattu les cartes, sans que les règles du jeu soient toujours claires, notamment en matière de droits d'auteur.
Pour les majors comme Universal, il s'agit de s'assurer qu'elles conservent le contrôle sur l'exploitation de leur précieux catalogue et touchent leur juste part des revenus générés. A l'inverse, les distributeurs numériques comme Believe revendiquent plus de souplesse pour promouvoir les artistes émergents et explorer de nouveaux modèles.
Ce procès pourrait donc être l'occasion d'une clarification salutaire des pratiques dans le streaming musical. Mais d'ici là, gageons que la bataille juridique entre Universal et Believe ne fait que commencer. Et que les débats passionnés sur l'avenir de la musique à l'ère numérique ont encore de beaux jours devant eux.