La transition énergétique révolutionne le marché des métaux
La transition énergétique est en marche, et elle ne se fera pas sans métaux. Zinc, cuivre, aluminium, argent... La demande pour ces matériaux explose, portée par le développement des énergies renouvelables et des technologies bas carbone. Un virage strategique pour l'industrie métallurgique, qui doit s'adapter à cette nouvelle donne. Focus sur un marché en pleine ébullition.
Le zinc, « métal star » de la transition énergétique
Parmi tous les métaux impactés, c'est le zinc qui tire particulièrement son épingle du jeu. Ce métal aux multiples usages est très prisé dans l'industrie des énergies vertes, notamment pour protéger de la corrosion les éoliennes et panneaux solaires. Résultat, sa demande ne cesse de croître, avec une hausse de 7% rien qu'en Chine entre janvier et octobre 2023.
Face à cet appétit grandissant, l'offre peine à suivre. Plusieurs mines de zinc ont dû suspendre leur activité courant 2023, pénalisées par des prix trop faibles et des coûts de production en hausse. Un coup dur qui a retiré 250 000 tonnes de zinc du marché. Mais la tendance pourrait vite s'inverser :
Le cours du zinc devrait connaître une stabilisation puis une lente remontée au cours de l'année 2024, à la fois grâce aux coupes de production et à la dynamique de la demande en Chine.
Ofi Invest Asset Management, société de gestion de portefeuille
L'éolien offshore, moteur de la demande
L'essor de l'éolien en mer constitue un puissant levier pour le marché du zinc. La France compte déployer 18 GW d'éolien offshore d'ici 2035, et 45 GW à l'horizon 2050. Un programme ambitieux qui va doper les besoins en métaux anticorrosion comme le zinc.
Pour accompagner cette dynamique, quatre instituts de recherche viennent de lancer l'Alliance Éolien. Objectif : « fédérer les acteurs de l'innovation pour transformer les enjeux de viabilité en innovations », explique-t-on chez France Énergies Marines, un des membres fondateurs. De quoi stimuler encore un peu plus la demande de zinc.
Cuivre, aluminium, argent : le grand chambardement
Le zinc n'est pas le seul métal à profiter de l'essor des énergies vertes. Cuivre, aluminium et argent présentent aussi un fort potentiel, selon une analyse d'Ofi Invest publiée en janvier 2024 :
Ces métaux semblent être ceux qui présentent le plus de potentiel, à court et moyen terme. Le nickel, le platine, le zinc ou le plomb pourraient prendre davantage de temps avant de voir leur demande se matérialiser, ou leur offre se stabiliser.
Autant de perspectives favorables, qui ne doivent pas faire oublier les défis à relever. L'envolée de la demande va obliger les industriels à repenser en profondeur leurs chaînes d'approvisionnement. Un véritable casse-tête, alors que les ressources se raréfient et que la pression environnementale s'accentue.
Vers un approvisionnement plus responsable et résilient
Pour sécuriser leurs approvisionnements, les acteurs de la filière vont devoir se montrer plus stratèges et responsables. Plusieurs pistes se dessinent :
- Diversifier les sources d'approvisionnement pour réduire les risques géopolitiques
- Privilégier les mines et fournisseurs engagés dans une démarche responsable et durable
- Optimiser le recyclage et l'usage des métaux pour préserver les ressources
- Nouer des partenariats long terme pour sécuriser les volumes
Des initiatives porteuses d'avenir, pour une transition énergétique plus vertueuse. Le marché des métaux stratégiques n'a pas fini de se réinventer !