L’Accord International Contre la Pollution Plastique : La France Prudente
Alors qu'Olga Givernet, ministre déléguée chargée de l'Énergie, s'apprête à partir pour la Corée du Sud, la France affiche un optimisme mesuré quant aux négociations sur un potentiel traité international relatif à la pollution plastique. Le pays en profite pour rappeler ses priorités sur ce dossier crucial pour l'environnement.
Au sein du ministère de la Transition écologique, on se dit "inquiet de l'avancement très lent des négociations", pointant du doigt plusieurs pays producteurs de pétrole, dont la Russie, qui joueraient "l'obstruction" pour freiner les travaux. Des manœuvres dilatoires procédurales ralentiraient les pourparlers en Corée du Sud.
La France vise un accord ambitieux et contraignant
Malgré ces inquiétudes, l'exécutif français se veut rassurant en soulignant qu'il ne faut "pas spéculer sur un échec alors que nous ne sommes qu'aux débuts des négociations". L'objectif principal de la France reste d'aboutir à un texte contraignant et conforme au mandat de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement.
Deux priorités sont mises en avant par la France :
- S'accorder sur un objectif de réduction de la production de plastique, avec la mise en place d'un outil de reporting permettant à chaque État de rendre compte des moyens mis en œuvre.
- Décider de "mesures exigeantes" sur l'ensemble du cycle de vie des plastiques, en éliminant les produits les plus problématiques et en améliorant les taux de recyclage.
Pour le ministère, "un accord portant uniquement sur le recyclage ne serait pas à la hauteur des enjeux".
Une coalition de pays ambitieux
Heureusement, la France n'est pas seule à défendre cette ligne. Elle peut compter sur le soutien de nombreux alliés, à commencer par la Chine, avec qui un accord a été signé en avril 2023. L'Italie s'est également ralliée à cette position lors du dernier G7.
Surtout, la France appartient à la Coalition de haute ambition pour mettre fin à la pollution plastique, qui rassemble aujourd'hui 63 pays partageant les mêmes objectifs ambitieux. Au sein du ministère, on parle d'une "coalition très solide", mais on regrette que "les pourparlers n'avancent pas assez vite".
Il est très important dans ce contexte que la ministre Olga Givernet se rende à Busan.
– Un représentant du ministère de la Transition écologique
Le début d'un long processus
Même en cas d'accord, l'administration centrale rappelle que cela correspondrait davantage "au début qu'à la fin de l'histoire". En effet, comme pour le climat ou la biodiversité, il faudra ensuite organiser des Conférences des parties (COP) destinées à rehausser progressivement les ambitions.
Un agenda chargé attend donc Olga Givernet en Corée du Sud, avec un programme "très intense" de rencontres pour faire avancer au mieux ce dossier essentiel pour l'avenir de la planète. La ministre ne devrait quitter Busan que le 2 décembre au matin, afin de pouvoir participer aux ultimes discussions si nécessaire.
L'enjeu est de taille : obtenir enfin un accord international ambitieux et contraignant pour endiguer le fléau de la pollution plastique. Malgré les embûches, la France entend bien peser de tout son poids pour y parvenir. Une détermination à la hauteur de l'urgence écologique.