
Lactalis Passe au Bois pour Réduire son Empreinte
Et si l’industrie laitière, souvent pointée du doigt pour son impact environnemental, devenait un modèle de transition énergétique ? En Mayenne, une usine du géant Lactalis fait un pas audacieux dans cette direction. En remplaçant ses chaudières à gaz par une chaudière à biomasse, la Société laitière de Mayenne ne se contente pas de réduire son empreinte carbone : elle redéfinit les standards de l’industrie. Cet investissement de 12,7 millions d’euros illustre une ambition claire : produire mieux, tout en respectant la planète.
Une Révolution Verte au Cœur de la Mayenne
Dans la petite commune de Mayenne, l’usine de Lactalis, spécialisée dans les ingrédients laitiers, a opéré une transformation majeure. Fini le gaz, place au bois. Cette transition, achevée en avril 2025, repose sur une chaudière biomasse capable de fournir l’énergie nécessaire à des processus industriels exigeants. Mais pourquoi un tel changement ? La réponse tient en un chiffre : 83%. C’est la réduction des émissions de CO2 d’origine fossile que cette innovation permet, soit 23 400 tonnes évitées chaque année.
« Cette énergie bas carbone contribuera directement à la performance du site tout en réduisant drastiquement notre impact environnemental. »
– Direction de Lactalis
Ce projet ne se limite pas à une prouesse technique. Il incarne une vision : celle d’une industrie capable de conjuguer performance économique et responsabilité écologique. En s’appuyant sur des ressources locales, Lactalis ancre également son initiative dans une démarche territoriale forte.
Comment Fonctionne la Chaudière Biomasse ?
Une chaudière biomasse utilise des matières organiques, ici du bois, pour produire de la chaleur ou de la vapeur. À Mayenne, cette vapeur alimente des processus clés : concentration des sérums, séchage des poudres laitières, production de caséine, ou encore chauffage de l’eau pour le nettoyage. Contrairement au gaz, le bois est une ressource renouvelable, et son bilan carbone est bien plus favorable.
Le choix du bois n’est pas anodin. Lactalis a opté pour un approvisionnement local : 40% des ressources proviennent des Pays de la Loire, 40% de Normandie, et 20% de Bretagne. Cette proximité réduit les émissions liées au transport et soutient l’économie régionale. En somme, c’est une solution gagnant-gagnant.
Un Investissement Stratégique
L’installation de cette chaudière a nécessité un investissement de 12,7 millions d’euros. Mais au-delà du coût, c’est l’impact à long terme qui impressionne. Voici les principaux bénéfices de ce projet :
- Réduction massive des émissions de CO2, alignée sur les objectifs de décarbonation.
- Optimisation des coûts énergétiques grâce à une ressource locale et renouvelable.
- Renforcement de l’image de Lactalis comme acteur engagé dans la transition énergétique.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie globale. Lactalis consacre 15% de ses investissements mondiaux à des initiatives liées à l’énergie et à l’environnement. D’autres sites du groupe adoptent des solutions similaires, adaptées aux spécificités locales.
Un Ancrage Local Fort
La transition énergétique de l’usine de Mayenne ne se limite pas à un exploit technologique. Elle mobilise tout un écosystème régional. Les travaux ont impliqué cinq entreprises locales et dix sous-traitants, créant des opportunités économiques dans la région. De plus, l’approvisionnement en bois soutient les filières forestières des Pays de la Loire, de Normandie et de Bretagne.
« Notre approche est multilocal. Nous adaptons nos solutions aux réalités de chaque territoire. »
– Porte-parole de Lactalis
Cet ancrage territorial renforce la légitimité du projet. En impliquant des acteurs locaux, Lactalis ne se contente pas de réduire son impact environnemental : elle dynamise l’économie de la Mayenne et des régions voisines.
L’Usine de Mayenne : Un Acteur Clé de Lactalis
La Société laitière de Mayenne n’est pas une usine comme les autres. Avec ses 150 employés et une capacité de traitement de 420 millions de litres de lait par an, elle joue un rôle stratégique dans l’écosystème Lactalis. Spécialisée dans les ingrédients laitiers, comme la poudre de lactosérum et la caséine, elle valorise les excédents des autres usines du groupe.
Actuellement, l’usine recrute 15 nouveaux collaborateurs, signe de sa vitalité. Cette dynamique illustre la capacité de Lactalis à conjuguer innovation environnementale et croissance économique. En 2024, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 30,3 milliards d’euros, en hausse de 2,8%, consolidant sa position de leader mondial du secteur laitier.
Pourquoi Cette Transition Compte
Le passage à la biomasse n’est pas un simple ajustement technique. Il répond à une urgence mondiale : la lutte contre le changement climatique. Les industries lourdes, comme l’agroalimentaire, sont souvent critiquées pour leur empreinte carbone. En prenant des mesures concrètes, Lactalis montre qu’il est possible de concilier rentabilité et durabilité.
Ce projet s’aligne sur les objectifs européens de neutralité carbone à l’horizon 2050. Il illustre également une tendance plus large : les grandes entreprises investissent massivement dans des solutions énergétiques alternatives. Voici quelques chiffres clés pour comprendre l’ampleur de cette transition :
- 15% des investissements de Lactalis dédiés à l’énergie et l’environnement.
- 23 400 tonnes de CO2 évitées annuellement à Mayenne.
- 420 millions de litres de lait transformés chaque année sur le site.
Les Défis de la Transition Énergétique
Si le projet de Mayenne est une réussite, il n’est pas exempt de défis. L’approvisionnement en bois, par exemple, doit être géré de manière responsable pour éviter la déforestation. Lactalis s’engage à travailler avec des filières certifiées, mais la vigilance reste de mise. De plus, le coût initial de 12,7 millions d’euros représente un investissement significatif, qui peut freiner d’autres entreprises.
Pourtant, ces obstacles ne doivent pas occulter les bénéfices. La transition énergétique est un levier de compétitivité. En réduisant ses coûts énergétiques et en améliorant son image, Lactalis se positionne comme un acteur visionnaire dans un secteur en pleine mutation.
Un Modèle pour l’Industrie de Demain
L’initiative de la Société laitière de Mayenne dépasse le cadre d’un simple projet industriel. Elle incarne une nouvelle façon de penser l’industrie : durable, locale et innovante. En combinant technologie de pointe et engagement territorial, Lactalis trace une voie que d’autres entreprises pourraient suivre.
« L’industrie de demain sera verte, ou elle ne sera pas. »
– Expert en transition énergétique
Ce projet illustre également l’importance des partenariats. En mobilisant des entreprises locales, des filières forestières et des experts techniques, Lactalis montre que la transition énergétique est un effort collectif. À l’heure où les consommateurs exigent plus de transparence et de durabilité, de telles initiatives pourraient redéfinir les attentes du marché.
Et Après ?
Le succès de l’usine de Mayenne ne marque pas la fin des ambitions de Lactalis. Le groupe prévoit de déployer des solutions similaires sur d’autres sites, avec une approche adaptée à chaque région. Cette stratégie multilocal pourrait inspirer d’autres géants de l’agroalimentaire à investir dans des technologies vertes.
Pour les consommateurs, ce type de projet est une bonne nouvelle. Il montre que les grandes entreprises peuvent jouer un rôle dans la lutte contre le changement climatique. Mais il rappelle aussi l’importance de rester exigeant : chaque avancée doit être scrutée, évaluée et, si possible, amplifiée.
En conclusion, la transition de la Société laitière de Mayenne vers la biomasse est bien plus qu’une prouesse technique. C’est un signal fort envoyé à l’industrie agroalimentaire : le futur sera durable, ou ne sera pas. En combinant innovation, ancrage local et vision stratégique, Lactalis pose les bases d’un modèle économique résilient et respectueux de l’environnement. Et si c’était le début d’une nouvelle ère pour l’industrie laitière ?