L’adaptation, clé de la compétitivité et de la soutenabilité selon Veolia
Face à l'urgence climatique, l'adaptation n'est plus une option mais une nécessité absolue pour les entreprises. C'est le message fort délivré par Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, géant français des services à l'environnement. Selon elle, l'adaptation est aujourd'hui « un gage de compétitivité, de soutenabilité et de protection du pouvoir d'achat ».
L'eau, enjeu majeur de l'adaptation
Parmi les défis de l'adaptation, la gestion de l'eau arrive en tête. Face aux sécheresses à répétition et aux inondations, « l'eau devient un enjeu absolument majeur pour les collectivités locales, pour les gouvernements et pour les industriels », souligne Estelle Brachlianoff. Il s'agit d'éviter le gaspillage et de trouver de nouvelles sources, via la réutilisation des eaux usées et le dessalement de l'eau de mer.
Chez Veolia, les projets de réutilisation des eaux usées se sont multipliés, passant d'un seul avant l'été 2022 à une centaine actuellement. L'objectif : arrêter de consommer de l'eau potable pour des usages qui ne le nécessitent pas, comme le nettoyage des rues ou l'arrosage des espaces verts.
Investir dans l'adaptation, un impératif économique et social
Au-delà de l'enjeu environnemental, investir dans l'adaptation est aussi un impératif économique et social. « Il est essentiel, au même titre que la protection de la santé et de l'environnement », insiste la dirigeante. Veolia entend ainsi mobiliser son savoir-faire technologique pour faire face aux défis de la qualité et de la quantité d'eau « à un prix abordable », afin que la facture d'eau reste inférieure à 1% du budget des ménages.
Accompagner la transformation écologique de l'industrie
Au-delà de l'eau, Veolia aide les industriels dans leur transformation écologique globale, en appliquant le principe « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Le groupe s'attache ainsi à :
- Produire de l'énergie locale décarbonée à partir des eaux usées, des déchets et du foncier industriel désaffecté
- Récupérer la chaleur fatale pour la réinjecter dans les cycles de production
- Produire des bioénergies à partir de ressources locales
Cette approche d'économie circulaire permet aux clients « de se verdir, de produire moins de CO2, de consommer moins d'eau, de produire moins de polluants » et in fine « conserve et renforce l'industrie en France », se félicite Estelle Brachlianoff.
Vers le « net zéro water » avec Veolia
Veolia a d'ailleurs lancé il y a six mois son plan stratégique "Impact 2023", avec un objectif ambitieux : accompagner ses clients vers le « net zéro water », c'est-à-dire l'effacement hydrique. Cela passe par des solutions pour optimiser les process industriels, régénérer voire recycler l'eau à l'infini.
Pour produire un litre de soda, il fallait entre 6 et 8 litres d'eau il y a encore cinq ans. Aujourd'hui 1,4 litre suffit.
Estelle Brachlianoff, DG de Veolia
La DG cite l'exemple d'un client minier australien qui a pu doubler la capacité de sa mine de lithium sans prélever une goutte d'eau supplémentaire, grâce au savoir-faire technologique de Veolia. Un exemple concret de la compatibilité entre activité économique et préservation des ressources.
Appel à accélérer le Plan national d'adaptation
Pour démultiplier ce type d'initiatives, Estelle Brachlianoff appelle les pouvoirs publics à accélérer la mise en œuvre du Plan national d'adaptation au changement climatique. Tout en saluant le volontarisme du gouvernement sur ce sujet, elle juge le rythme d'exécution « très faible comparé par exemple aux États-Unis ».
Principale demande de la dirigeante : simplifier les procédures administratives et faciliter l'accès aux financements existants, notamment ceux du Green deal européen et des différents plans de relance français. Car le temps presse : « L'adaptation, c'est maintenant et tout de suite », martèle-t-elle. Un appel qui résonne comme une évidence à l'heure où les effets du dérèglement climatique se font de plus en plus durement sentir.