
L’alerte inquiétante sur l’emploi industriel français en 2025
En ce début d'année 2025, c'est la douche froide pour l'industrie française. Le dernier baromètre "Qui recrute ?" publié par le magazine L'Usine Nouvelle fait état d'une baisse préoccupante de 20% des intentions d'embauche par rapport à l'an dernier. Un coup dur pour un secteur déjà fragilisé par les tensions sur l'approvisionnement en énergie et en matières premières. Décryptage d'une situation alarmante.
Les champions du recrutement résistent, mais...
Malgré la conjoncture difficile, certains grands groupes tirent leur épingle du jeu. La SNCF arrive en tête du classement avec 21 000 postes à pourvoir, suivie par LVMH et Bouygues. Des besoins toujours importants se font sentir dans la défense, la numérisation ou encore la digitalisation des entreprises.
Mais ces success stories ne doivent pas masquer une réalité bien plus sombre. Trois secteurs industriels emblématiques sont particulièrement à la peine : l'automobile, la chimie et l'acier. Et pour des raisons différentes.
Automobile : le virage électrique fait mal
Le passage en force aux véhicules électriques bouscule les chaînes de production et les compétences. Les constructeurs peinent à suivre le rythme effréné de la transition énergétique imposée par Bruxelles. Résultat : des usines tournent au ralenti, quand elles ne ferment pas purement et simplement.
On ferme deux usines, impossible d'avoir une vision sur 2025
– Un porte-parole de Michelin
Chimie : prise en étau entre concurrence et réglementation
Autre secteur sinistré : la chimie. Prise en tenaille entre une concurrence internationale féroce, notamment asiatique, et des règles environnementales européennes toujours plus strictes, l'industrie chimique française peine à garder la tête hors de l'eau. Avec à la clé de nombreuses suppressions de postes.
Acier : la douloureuse équation ukrainienne
Enfin, la sidérurgie trinque, victime collatérale de la guerre en Ukraine. Privée d'une partie de ses approvisionnements, confrontée à des coûts de l'énergie exorbitants, la filière acier enchaîne les plans sociaux. Un symbole douloureux du décrochage industriel français.
L'État appelé à la rescousse
Face à cette hécatombe, tous les regards se tournent vers l'État. Industriels et syndicats réclament des mesures d'urgence pour préserver l'emploi et la compétitivité de nos fleurons. Aides publiques, modération des coûts de l'énergie, assouplissement réglementaire... L'exécutif va devoir trancher pour éviter que l'alerte ne vire à la catastrophe.
Car c'est bien de la survie de pans entiers de notre appareil productif dont il est question. Automobile, chimie, acier... Ces secteurs irriguent des bassins d'emploi entiers et des filières essentielles à notre souveraineté industrielle. Leur déclin accéléré fait peser un risque systémique sur toute l'économie.
2025 s'annonçait comme un horizon de relance pour l'industrie tricolore. La brutale dégradation des perspectives d'embauche vient assombrir le tableau. Aux manettes, le gouvernement va devoir démontrer sa capacité à enrayer cette spirale dépressive. Sous peine de voir s'envoler un peu plus notre souveraineté économique et technologique. Le compte à rebours est lancé.