L’appel à l’aide de la Fonderie de Bretagne à Emmanuel Macron
La sonnette d'alarme est tirée à la Fonderie de Bretagne. Alors que ce fleuron industriel breton de 300 salariés est menacé de fermeture, un appel solennel vient d'être lancé au président de la République Emmanuel Macron. Direction, syndicats et élus unissent leurs voix dans une lettre ouverte pour réclamer l'intervention de l'Etat face au désengagement brutal de Renault, principal client de l'usine.
Un SOS pour sauver les emplois
Depuis plusieurs mois, l'avenir s'assombrit pour le site de Caudan, dans le Morbihan. Renault, qui représente 90% du carnet de commandes de la fonderie, réduit drastiquement ses achats. Les volumes devraient chuter de moitié dès 2025. Un coup de massue pour les salariés, qui craignent de voir leur outil de travail disparaître.
Face à cette situation critique, tous les acteurs se mobilisent. La lettre adressée à Emmanuel Macron est signée par le directeur du site Jérôme Dupont, mais aussi par des leaders syndicaux nationaux comme Sophie Binet (CGT) et François Hommeril (CFE-CGC). Les élus locaux sont également de la partie. Objectif : faire pression sur Renault, dont l'État est actionnaire à 15%, pour obtenir des engagements fermes sur des commandes jusqu'en 2028.
Nous refusons que la fermeture de la Fonderie de Bretagne devienne le symbole de la désindustrialisation du pays et de l'impuissance de l'État à se faire respecter par les grands groupes français.
– Les signataires de la lettre ouverte à Emmanuel Macron
L'échec des négociations de reprise
Les salariés de la fonderie ont un temps espéré un sauvetage via une reprise par le groupe allemand Private assets. Mais début décembre, le fonds a jeté l'éponge, faute d'avoir obtenu des garanties suffisantes de la part de Renault sur les volumes et la durée des commandes. Et ce malgré l'implication de l'Etat dans les négociations.
Un véritable camouflet qui soulève des questions sur la politique industrielle du pays. La lettre rappelle d'ailleurs le soutien apporté par la puissance publique à Renault ces dernières années :
- 298 millions d'euros d'aides en 2023
- Un prêt garanti par l'État de 5 milliards pendant la crise Covid
La Bretagne joue gros
Au-delà de la Fonderie, c'est tout un écosystème industriel régional qui pourrait vaciller si Renault venait à se désengager. Les élus tirent la sonnette d'alarme sur l'impact pour le territoire :
La fermeture serait une catastrophe économique et sociale. Des centaines d'emplois induits sont en jeu, sans parler du choc pour l'attractivité de la Bretagne. Il faut absolument trouver une solution pérenne.
– Un élu local
L'heure est à la mobilisation générale. Après l'appel à Emmanuel Macron, des actions sont prévues sur le terrain pour maintenir la pression. Avec un mot d'ordre : sauver ce fleuron de l'industrie bretonne en obtenant des actes concrets de la part de Renault et de l'Etat actionnaire. L'avenir de la Fonderie de Bretagne en dépend.