L’approche pragmatique de Clio pour révolutionner le droit
Et si l'avenir du droit se dessinait au Canada ? C'est le pari audacieux de Clio, une legaltech née à Vancouver qui bouscule les codes du monde juridique. Rencontre avec son fondateur visionnaire Jack Newton, qui nous dévoile sa recette du succès entre pragmatisme et patriotisme.
Clio, l'histoire d'une success story à la canadienne
Fondée en 2008 par Jack Newton et Rian Gauvreau, Clio s'est donné pour mission de révolutionner la pratique du droit grâce au cloud. Mais les débuts n'ont pas été simples. "Au lancement, on espérait vendre notre solution aux cabinets d'avocats de Colombie-Britannique. Mais on s'est fait rire au nez", se souvient Jack Newton. Un revers qui n'a pas entamé la détermination des deux entrepreneurs.
Bien décidés à percer, ils prennent un pari risqué et partent à la conquête du marché américain. "On a tout misé sur Chicago. C'était ça ou rien", confie Jack Newton. Et le succès est au rendez-vous ! Les cabinets d'avocats américains séduits par Clio se multiplient. Une réussite que la startup doit à une approche adaptée aux besoins des professionnels.
Un pragmatisme ancré dans l'ADN de Clio
Car chez Clio, on ne fait pas dans la demi-mesure. Pour résoudre les vrais problèmes des avocats, tous les moyens sont bons. "Notre ADN est canadien mais si recruter aux États-Unis ou ailleurs améliore nos chances de construire une entreprise formidable, on fonce", assume Jack Newton. Une philosophie payante, qui a permis à Clio de rapidement s'imposer comme un acteur de référence.
Chez Clio, on est des patriotes pragmatiques. On veut montrer qu'on peut bâtir de grandes entreprises au Canada, à notre manière.
Jack Newton, PDG et cofondateur de Clio
Un patriotisme qui s'exprime aussi dans la stratégie de financement de la legaltech. Snobée à ses débuts par les investisseurs canadiens, Clio a su trouver des soutiens outre-Atlantique avant de revenir en force. "J'avoue ressentir une certaine satisfaction quand des VC canadiens me disent qu'on est celui qui leur a échappé", s'amuse Jack Newton.
Innover sans complexe, la clé de la réussite
Mais la véritable force de Clio, c'est sa capacité à sortir des sentiers battus. Plutôt que de se conformer aux standards, la startup n'hésite pas à inventer sa propre voie. Un état d'esprit qui lui a permis de réaliser la plus importante levée de fonds en SaaS de l'histoire canadienne : 900 millions de dollars en série F. "Cette opération en dit long sur notre façon de faire. Nous l'avons réalisée en restant privés, sans subir les turbulences des marchés publics", explique fièrement Jack Newton.
Une prouesse rendue possible par une habile stratégie visant à offrir des liquidités aux investisseurs existants via le marché privé. "On n'est pas obligés de vendre. On peut utiliser le privé pour permettre à nos investisseurs historiques de sortir", détaille Jack Newton. Résultat, Clio affiche une valorisation astronomique, tout en gardant le contrôle sur sa destinée. De quoi faire des envieux !
Fédérer l'écosystème tech, la mission de Jack Newton
Fort de ce succès, Jack Newton veut maintenant consolider la communauté tech canadienne. "C'est en créant des connexions et en passant du temps ensemble qu'on va pouvoir faire émerger un écosystème solide", assure-t-il. Des convictions qu'il a martelées lors d'une intervention inspirante à Vancouver, où il a rappelé que la "force des liens faibles" servait de carburant à l'innovation.
Un message entendu par l'auditoire, composé de nombreux entrepreneurs déterminés à marcher dans les pas de Clio. Car s'il y a bien une leçon à retenir, c'est qu'il existe de multiples façons de réussir quand on est une startup canadienne. À condition de croire en ses rêves et d'être prêt à casser les codes. Un programme qui pourrait bien faire naître les prochains champions de la tech made in Canada !