L’arme laser, nouvelle révolution technologique sur le champ de bataille ukrainien

Les récents propos d'un haut responsable ukrainien ont fait l'effet d'une bombe. Le commandant Vadym Sukharevskyi a en effet annoncé que son armée disposait désormais d'une arme laser capable d'abattre des appareils volants à plus de 2 km d'altitude. Une première sur un champ de bataille, qui souligne la montée en puissance fulgurante de ces technologies. Décryptage d'une potentielle révolution pour l'art de la guerre.

Le « Trident » ukrainien, premier laser opérationnel au combat

Baptisée Tryzub, ce qui signifie « trident » en ukrainien, cette mystérieuse arme laser serait donc en mesure de neutraliser des cibles aériennes à une altitude conséquente. Une performance remarquable, même si les détails techniques restent pour l'heure confidentiels.

Si cette annonce se confirme, il s'agirait d'une première utilisation au combat d'un laser de haute énergie. Jusqu'ici cantonnés aux laboratoires et aux essais, ces systèmes commencent en effet tout juste à atteindre la maturité nécessaire pour un emploi opérationnel.

De multiples avantages tactiques

L'intérêt des militaires pour les armes laser ne date pas d'hier. Mais les récents progrès technologiques, combinés à la prolifération des drones sur les théâtres d'opération, ont accéléré leur développement. Leurs atouts sont en effet nombreux :

• Vitesse de la lumière pour atteindre la cible
• Précision chirurgicale
• Coût par tir réduit
• Capacité à engager de multiples menaces

Du brouillage optronique à la destruction physique, l'éventail des effets possibles permet de s'adapter à chaque situation. Un avantage considérable face à la menace croissante des essaims de drones, omniprésents dans le ciel ukrainien.

Une course technologique mondiale

Si l'Ukraine semble avoir pris une longueur d'avance, tous les grands acteurs de la défense planchent activement sur le sujet. États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, Allemagne, Israël... La course aux armements du 21e siècle est bel et bien lancée.

Les investissements affluent pour repousser les limites de la technologie laser, avec des installations toujours plus puissantes et compactes.

La France n'est pas en reste, avec notamment le projet européen TALOS porté par Cilas (filiale de Safran et MBDA). L'objectif : développer un démonstrateur de laser haute énergie de 100 kW dès 2030.

Vers une démocratisation des lasers militaires ?

Au-delà de la prouesse technologique, l'irruption des armes laser en Ukraine soulève de nombreuses questions. Leur emploi pourrait en effet avoir un impact majeur sur la physionomie des conflits futurs :

• Généralisation de la lutte anti-drones
• Évolution des tactiques et de la contre-mesure
• Risque de prolifération et d'usage par des acteurs non-étatiques

Une chose est sûre, le « trident » ukrainien n'est que la partie émergée de l'iceberg. Alors que la guerre se transforme sous nos yeux, gageons que nous n'avons pas fini d'entendre parler des lasers sur le champ de bataille...