L’arrêt des robotaxis Cruise au Japon
Coup de tonnerre dans le monde des véhicules autonomes : Honda vient d'annoncer qu'il mettait un terme à son financement de la joint-venture lancée avec General Motors et sa filiale Cruise pour développer un service de robotaxis au Japon. Cette décision survient après que GM ait lui-même tiré un trait sur les ambitions de Cruise dans les robotaxis grand public.
Fin de partie pour les robotaxis Cruise au Japon
Retour en arrière. En octobre 2023, Honda, GM et Cruise annonçaient en grande pompe leur intention de lancer ensemble un service de robotaxis à Tokyo dès 2026, en s'appuyant sur les véhicules autonomes spécifiquement conçus par Cruise, baptisés Origin. Mais quelques jours plus tard, un événement va venir entacher les plans : Cruise perd ses permis d'exploitation en Californie et doit clouer au sol sa flotte américaine. En cause, une mauvaise gestion de la communication avec les régulateurs suite à un incident de sécurité.
En janvier 2024, le PDG de Honda se voulait pourtant optimiste, tablant sur un lancement des véhicules autonomes « plutôt vers la fin de la décennie ». Las, sept mois plus tard, Cruise abandonne ses plans de construire l'Origin. Et mardi dernier, GM a officialisé la fin de son aventure dans les robotaxis, préférant rediriger Cruise vers le développement de véhicules autonomes personnels.
Un partenariat déséquilibré
Si GM possède 90% de Cruise, Honda n'en détient qu'une petite part aux côtés d'autres investisseurs comme Microsoft ou T. Rowe Price. Le constructeur américain a annoncé son intention de racheter les parts des actionnaires minoritaires pour monter à plus de 97% du capital. La messe est dite pour Honda, qui n'a plus qu'à se retirer du navire.
Nous devons réévaluer nos investissements et nos priorités compte tenu du changement de stratégie de notre partenaire principal.
– Un porte-parole de Honda
Quel avenir pour les véhicules autonomes Honda ?
Honda ne renonce pas pour autant aux véhicules autonomes. Le groupe étudie désormais la possibilité de nouer de nouveaux partenariats, potentiellement avec des acteurs technologiques japonais.
L'objectif reste de proposer un service de robotaxis et des véhicules autonomes de niveau 4 (sans conducteur dans des zones délimitées) d'ici la fin de la décennie. Mais Honda devra trouver d'autres alliés et revoir son calendrier. Le chemin vers le futur de la mobilité est décidément semé d'embûches, y compris pour les plus grands constructeurs.
D'autres acteurs qui avancent leurs pions
Pendant ce temps, d'autres continuent d'avancer. En tête, le chinois Baidu qui propose déjà des trajets en robotaxis autonomes sans opérateur de sécurité dans plusieurs villes de Chine. Le géant des VTC Uber et sa filiale de conduite autonome travaillent aussi activement sur le sujet.
Du côté des constructeurs, Waymo (filiale d'Alphabet/Google) fait figure de leader avec des tests grandeur nature à Phoenix et San Francisco. Les allemands Volkswagen et Mercedes misent aussi gros sur la technologie, avec le français Navya en embuscade.
- La course aux robotaxis est lancée à l'échelle mondiale
- Mais les défis technologiques, réglementaires et d'acceptation du public sont encore nombreux
- L'avenir dira qui sortira vainqueur de cette compétition à l'innovation
Une chose est sûre : à ce stade encore précoce, il faut s'attendre à d'autres revirements stratégiques et abandons de projets au sein de la jeune industrie des véhicules autonomes. Les constructeurs automobiles doivent impérativement s'adapter et nouer les bons partenariats s'ils veulent garder une longueur d'avance dans la mobilité du futur.