Lars Wagner, le nouveau pro de la production chez Airbus
Airbus vient de dévoiler un atout majeur pour l'avenir de sa production aéronautique : Lars Wagner, 49 ans, actuel patron du motoriste allemand MTU Aero Engines, deviendra début 2026 le nouveau directeur de la division avions commerciaux, en remplacement de Christian Scherer. Un choix stratégique et révélateur des priorités du géant européen.
Un industriel pour orchestrer la montée en cadence
Avec un carnet de commandes gargantuesque de plus de 8700 appareils, le principal défi d'Airbus est désormais de tenir les cadences de production malgré les difficultés qui s'accumulent au sein de la supply chain. L'heure n'est plus à la stratégie ou au commercial, mais à la pure exécution industrielle.
D'où le choix de miser sur un profil comme Lars Wagner, ingénieur en génie mécanique et aéronautique de formation. Passé par les lignes d'assemblage Airbus à Hambourg de 2003 à 2015, avant de rejoindre MTU il y a près de 10 ans jusqu'à en prendre les rênes début 2023, il cumule une solide expérience opérationnelle des deux côtés de la chaîne de valeur.
Le groupe a davantage besoin d'un industriel pur jus que d'un commercial, si visionnaire soit-il.
Coordonner une supply chain sous tension
Sa fine connaissance des process Airbus et son expérience chez un fournisseur de rang 1 seront des atouts cruciaux pour fluidifier les interactions tout au long de la chaîne d'approvisionnement :
- Sécuriser les plans de production des fournisseurs critiques
- Résoudre les goulots d'étranglement sur certaines pièces
- Coordonner la montée en cadence de l'ensemble de la supply chain
Un changement d'échelle radical attend cependant Lars Wagner. Chez MTU, il gérait un chiffre d'affaires de 4,8 milliards d'euros en 2022. La branche avions commerciaux d'Airbus pèse, elle, plus de 45 milliards. Sans parler de la complexité de l'entreprise étendue qu'est devenue l'industrie aéronautique.
Prendre aussi de la hauteur stratégique
Maîtriser la montée en cadence industrielle sera certes la priorité des prochaines années. Mais le futur patron devra aussi garder un œil sur les enjeux de long terme : les ruptures technologiques à venir comme l'avion à hydrogène, la décarbonation du transport aérien ou encore la compétition frontale avec les nouveaux entrants chinois.
Le nez sur les lignes d'assemblage et à l'écoute des fournisseurs, Lars Wagner ne devra pas s'empêcher de prendre aussi de la hauteur.
Un sacré défi pour ce pur industriel qui aura la lourde tâche de mener Airbus vers de nouveaux horizons, au-delà des turbulences actuelles de la supply chain. L'avenir du géant européen et de sa position de leader mondial en dépendra largement.