L’automobile française en 2025 : Innovations et défis
Alors que le marché automobile français a connu une cinquième année consécutive de ventes historiquement basses en 2024, les perspectives pour 2025 ne semblent guère plus réjouissantes malgré l'arrivée de nouveaux modèles électriques. Dans un contexte d'incertitudes politiques et économiques, les constructeurs misent sur l'innovation pour tenter de redynamiser le secteur. Mais le défi s'annonce de taille.
Un marché automobile en berne depuis 5 ans
Avec seulement 1,72 million de voitures neuves immatriculées en France en 2024, soit une baisse de 3,2% par rapport à l'année précédente, le marché hexagonal reste très loin des niveaux d'avant la crise sanitaire. Selon Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme automobile (PFA), principal organisme représentant la filière, rien ne permet d'espérer un véritable rebond en 2025 :
C'est la cinquième année de suite que nous sommes à des niveaux historiquement bas et rien à ce stade ne permet d'espérer de façon solide un véritable rebond en 2025.
Marc Mortureux, DG de la PFA
Parmi les facteurs expliquant cette morosité, les incertitudes politiques et économiques qui pèsent sur le pouvoir d'achat et le moral des ménages, ainsi que les restrictions budgétaires qui pourraient impacter le niveau des aides à l'achat de voitures électriques. De quoi compliquer encore la tâche des constructeurs déjà confrontés à des surcapacités de production.
Des ventes d'électriques et hybrides en demi-teinte
Alors que la part de marché des voitures 100% électriques a stagné à 16,9% en 2024 en France, les modèles hybrides ont quant à eux continué leur progression pour atteindre un nouveau record de 42,8%. Des chiffres en demi-teinte qui ne suffisent pas à compenser la baisse globale des immatriculations.
Pour tenter d'inverser la tendance, les constructeurs misent sur l'élargissement de leur offre électrique et hybride rechargeable. Renault compte notamment sur sa citadine néo-rétro R5 électrique, qui a représenté 23% des ventes de la marque sur les deux derniers mois de 2024. Chez Stellantis, la Peugeot E-208 s'est quant à elle imposée comme la citadine électrique la plus vendue de l'année.
Le défi des nouveaux objectifs CO2
Au-delà des aléas conjoncturels, les constructeurs doivent aussi composer avec le durcissement des normes européennes en matière d'émissions de CO2. Entrés en vigueur cette année, les nouveaux objectifs vont les contraindre à accélérer encore l'électrification de leurs gammes.
Un véritable casse-tête pour des industriels déjà confrontés à des surcapacités de production sur leurs sites français. Certains, comme Renault ou Stellantis, ont d'ores et déjà annoncé des plans de restructuration qui pourraient se traduire par des fermetures d'usines et des suppressions de postes dans les années à venir.
L'innovation comme planche de salut ?
Pour surmonter ces défis et retrouver le chemin de la croissance, les constructeurs automobiles français n'ont d'autre choix que de miser sur l'innovation. Un pari que tentent de relever plusieurs jeunes pousses hexagonales, à l'image de la startup grenobloise Verkor.
Fondée en 2020, cette entreprise développe une technologie de batteries nouvelle génération utilisant des matériaux plus durables et permettant une recharge ultra-rapide. De quoi répondre aux principaux freins à l'achat de véhicules électriques. Verkor prévoit de démarrer la production dans sa "gigafactory" dès 2025 pour fournir les constructeurs.
Autre exemple prometteur : la société parisienne Gazelle Tech. Cette start-up conçoit des véhicules innovants ultralégers grâce à une structure en matériaux composites. Leur premier modèle urbain affiche une autonomie de 200 km pour un poids de seulement 700 kg. Idéal pour réduire l'empreinte environnementale.
Autant d'innovations qui pourraient aider les constructeurs traditionnels à réinventer la voiture de demain. À condition que ces derniers leur emboîtent le pas et nouent les partenariats nécessaires. Le futur de l'automobile "made in France" et de ses emplois en dépend.
