L’avenir de la défense avec le projet franco-allemand MGCS
Le projet MGCS (Main Ground Combat System) franchit une étape décisive avec la signature du pacte d'actionnaires entre les géants de la défense Thales, KNDS et Rheinmetall. Cette alliance franco-allemande ambitieuse vise à concevoir le char de combat du futur, alliant technologies de pointe et coopération européenne. Un enjeu stratégique pour la souveraineté et l'innovation militaire du vieux continent.
MGCS, un projet visionnaire pour la défense terrestre
Lancé en 2012, le programme MGCS a pour objectif de remplacer à horizon 2040 les chars Leclerc français et Leopard 2 allemands. Plus qu'un simple char, il s'agit de développer un système de combat interconnecté, intégrant des plateformes terrestres pilotées ou autonomes, ainsi que des drones. Une rupture technologique pour dominer les champs de bataille du futur.
Avec MGCS, nous posons les fondations des capacités de combat terrestre pour les 50 prochaines années. C'est un défi technologique et industriel considérable.
Joël Barre, délégué général pour l'armement
Un budget conséquent pour un programme d'envergure
Les ministres de la défense français et allemand ont annoncé une enveloppe de 1,5 milliard d'euros jusqu'en 2025 pour financer les études de conception. Le coût total du programme pourrait atteindre 10 milliards. Un investissement justifié par les enjeux opérationnels et économiques, avec des retombées attendues pour toute la base industrielle et technologique de défense européenne.
Une coopération industrielle inédite
Autre caractéristique du projet MGCS : le mode de coopération choisi, à travers une société commune détenue à parts égales par les 3 partenaires industriels. Basée à Cologne, elle assurera le pilotage du programme, avec une répartition équilibrée des tâches entre la France et Allemagne. Un modèle qui pourrait inspirer de futures coopérations.
La création de cette "MGCS Project Company" marque aussi la volonté politique des deux pays de renforcer l'autonomie stratégique européenne face aux menaces grandissantes. Une étape clé saluée par les ministres de la défense :
Cet accord nous rapproche de notre objectif : disposer des meilleurs équipements pour nos armées, produits par une industrie de défense européenne innovante et compétitive.
Sébastien Lecornu, ministre français des armées
Thales, un acteur clé sur les systèmes high-tech
Pour le groupe Thales, partenaire historique des forces armées françaises, MGCS illustre son positionnement sur les systèmes de mission critiques et de haute technologie. Le groupe apportera notamment son expertise en matière de connectivité, de combat collaboratif et d'intelligence artificielle. Des briques technologiques essentielles pour faire de MGCS un système info-centré.
En s'alliant avec les deux poids lourds de l'armement terrestre que sont Nexter (KNDS) et Rheinmetall, Thales renforce aussi sa stature d'acteur majeur de la défense européenne. Le groupe s'appuiera sur son implantation industrielle dans les deux pays.
Des défis technologiques à relever
Si la décision politique est actée, le projet MGCS n'en est qu'à ses débuts. De nombreux défis technologiques restent à relever pour concrétiser cette vision du char connecté du futur :
- Intégration de multiples capteurs et effecteurs
- Développement de l'architecture de combat collaboratif
- Intelligence artificielle pour l'aide à la décision
- Nouveaux matériaux plus légers et résistants
Autant de sujets sur lesquels les ingénieurs de Thales, KNDS et Rheinmetall vont plancher dans les années à venir. Avec à la clé des innovations duales bénéfiques également au secteur civil.
MGCS apparaît ainsi comme un formidable catalyseur pour l'écosystème de défense et de high-tech européen. Il contribuera à maintenir les compétences et la base industrielle indispensables à notre souveraineté. Un enjeu plus que jamais prioritaire dans un contexte géopolitique tendu.
Rendez-vous est pris dans les prochaines années pour découvrir les premières maquettes de ce char nouvelle génération made in Europe. Les armées française et allemande visent une mise en service opérationnelle progressive à partir de 2035 pour rester au meilleur niveau mondial.