L’Avenir des Transports : Les Robotaxis sans Volant ni Pédales
Imaginez un futur où les voitures n'ont plus besoin de conducteurs. Un monde où il suffit d'appeler un robotaxi depuis son smartphone pour être transporté à destination, en toute sérénité. Ce futur est peut-être plus proche que nous le pensions. En effet, les États-Unis viennent de franchir une étape cruciale en autorisant la circulation de robotaxis sans volant ni pédales, ouvrant ainsi la voie à une véritable révolution des transports.
La NHTSA ouvre la voie aux robotaxis sans conducteur
La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l'agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière, a proposé vendredi dernier un nouveau cadre réglementaire national visant à faciliter le déploiement à grande échelle de véhicules autonomes dépourvus de commandes manuelles traditionnelles, tels que le volant, les pédales et les rétroviseurs latéraux.
Jusqu'à présent, les véhicules autonomes équipés de toutes leurs pièces manuelles étaient autorisés à circuler sur les routes publiques sans surveillance de la NHTSA. Cependant, les véhicules ne pouvant pas être pris en main par un conducteur humain devaient obtenir une exemption de l'agence. Ces nouvelles directives visent à simplifier et accélérer le processus d'approbation pour les entreprises souhaitant commercialiser des robotaxis sans conducteur.
Un programme volontaire pour plus de transparence
La NHTSA propose un programme volontaire en deux niveaux, baptisé AV STEP (ADS-Equipped Vehicle Safety, Transparency and Evaluation Program). Le premier niveau concerne les véhicules équipés de commandes humaines et de systèmes de secours pouvant être gérés par des humains. Le second niveau s'adresse aux véhicules conçus sans ces commandes. En participant à ce programme, les entreprises auront l'opportunité de démontrer leur engagement en faveur de la transparence en fournissant des rapports réguliers sur la sécurité de leurs véhicules et de leurs opérations.
Au fur et à mesure que ces véhicules sans conducteur commenceront à envahir les rues publiques, la NHTSA espère que le programme et les rapports de données permettront à l'agence d'être mieux équipée pour faire face aux risques émergents associés à leur déploiement.
Des entreprises dans les starting-blocks
De nombreuses entreprises du secteur des véhicules autonomes attendaient avec impatience cette proposition de la NHTSA. C'est notamment le cas de Zoox, la société appartenant à Amazon, qui a récemment commencé à déployer ses véhicules en forme de grille-pain à San Francisco. Zoox soutient qu'elle n'a pas besoin d'exemption de la NHTSA car elle a "auto-certifié" la sécurité de ses véhicules, une affirmation que l'agence est en train d'examiner.
D'autres acteurs, comme Cruise (avant sa faillite), Einride ou encore Tesla avec son prototype de robotaxi à deux portes, avaient également des projets bien avancés de véhicules autonomes sans volant ni pédales destinés à une commercialisation à grande échelle.
Partage de données et transparence au cœur du dispositif
Pour être admises au programme AV STEP, les entreprises devront soumettre des données relatives à la sécurité de la conception, du développement et des opérations de leurs véhicules autonomes. Une fois admis, les participants seront tenus de soumettre des rapports périodiques et déclenchés par des événements, tels que des rapports d'accidents, à la NHTSA - rapports que l'agence sera libre de publier au nom de la transparence.
Cette demande de données supplémentaires intervient alors que l'équipe de transition du président élu Donald Trump a exprimé le souhait de supprimer une exigence de l'ère Biden concernant la déclaration des accidents de voiture, à laquelle s'opposent Elon Musk et Tesla. Toutefois, la NHTSA affirme vouloir collecter ces données afin de suivre le rythme de cette industrie en rapide évolution, en prévision de l'établissement futur de normes minimales pour les performances des véhicules autonomes.
Un cadre réglementaire jugé prématuré par certains
Si ce nouveau cadre réglementaire est une avancée majeure pour l'industrie des véhicules autonomes, certains défenseurs estiment qu'il est prématuré. C'est le cas de Cathy Chase, présidente de Advocates for Highway and Auto Safety, qui souligne que cette proposition a été publiée peu après que la NHTSA ait publié des études vantant l'effet des normes de sécurité fédérales dans le sauvetage de plus de 860 000 vies entre 1968 et 2019.
Étendre le déploiement des systèmes de conduite automatisés - et sans les protections de sécurité prévues par les normes fédérales - à ce stade semble prématuré et manque de recherches et de données indépendantes pour soutenir cette action.
Cathy Chase, présidente de Advocates for Highway and Auto Safety
Malgré ces réserves, il est indéniable que cette décision de la NHTSA marque un tournant décisif pour l'avenir des transports. En ouvrant la voie aux robotaxis sans conducteur, les États-Unis se positionnent à l'avant-garde de la révolution de la mobilité autonome. Reste à voir comment les entreprises du secteur sauront tirer parti de cette opportunité tout en garantissant la sécurité des usagers et en faisant preuve de transparence sur leurs opérations.
Une chose est sûre : les prochaines années s'annoncent passionnantes pour l'industrie automobile et les innovations en matière de mobilité. Les robotaxis sans volant ni pédales pourraient bien devenir une réalité plus tôt que prévu, révolutionnant ainsi notre façon de nous déplacer au quotidien. À nous de nous préparer à embrasser ce futur où la conduite sera optionnelle !