
Le Boom des IPO Tech Canadiennes en 2025
Et si 2025 marquait le grand retour des introductions en bourse (IPO) pour les startups technologiques canadiennes ? Alors que le marché mondial des capitaux bouillonne d’opportunités, le Canada semble prêt à ouvrir une nouvelle fenêtre pour ses entreprises tech. Avec des géants comme Shopify qui dominent déjà les marchés publics et des acteurs émergents comme Cohere ou Blue J qui affichent des croissances impressionnantes, l’écosystème technologique canadien est à un tournant. Cet article explore les dynamiques, les défis et les promesses des IPO technologiques au Canada, tout en mettant en lumière les entreprises qui pourraient façonner l’avenir.
Un Écosystème Tech Canadien en Ébullition
Le Canada a longtemps été perçu comme un vivier de talents technologiques, mais les introductions en bourse restent rares depuis 2021. Pourtant, l’année 2025 pourrait changer la donne. Avec près de 80 entreprises technologiques privées générant plus de 100 millions USD de revenus annuels récurrents, le potentiel est immense. Ces entreprises, souvent soutenues par des investisseurs visionnaires, se préparent à affronter les marchés publics, malgré les défis d’une volatilité accrue.
Pourquoi ce regain d’intérêt pour les IPO ? Les conditions économiques, bien que marquées par des incertitudes comme les tensions commerciales, semblent s’améliorer. Les entreprises technologiques canadiennes, portées par des secteurs comme l’intelligence artificielle, la fintech ou l’énergie verte, attirent l’attention des investisseurs mondiaux. Mais le chemin vers la bourse est semé d’embûches, comme en témoigne l’expérience récente de Figma, dont la valeur a chuté après un lancement boursier record.
« Les marchés publics peuvent être brutaux, mais ils offrent une visibilité et une liquidité incomparables pour les entreprises prêtes à relever le défi. »
– Tamara Steffens, Thomson Reuters Ventures
Shopify : Le Géant Qui Redéfinit les Standards
En août 2025, Shopify a repris sa place de compagnie la plus valorisée du Canada par capitalisation boursière, surpassant même la Banque Royale du Canada. Avec une croissance de 31 % de ses revenus au deuxième trimestre, atteignant 2,68 milliards USD, l’entreprise ottavienne démontre une résilience remarquable face aux incertitudes économiques. Cette performance, soutenue par une hausse des ventes des marchands, envoie un signal fort : le Canada peut produire des leaders mondiaux.
Shopify n’est pas un cas isolé. D’autres entreprises publiques, comme Mogo, Thinkific ou Propel, ont également affiché des résultats encourageants. Ces succès montrent que le marché public peut être une plateforme viable pour les entreprises technologiques canadiennes, à condition de naviguer habilement les attentes des investisseurs.
Cohere et l’Essor de l’Intelligence Artificielle
Toronto, souvent surnommée la « Silicon Valley du Nord », abrite des pépites comme Cohere, qui fait des vagues avec sa plateforme d’intelligence artificielle North. Lancée récemment pour les entreprises, cette solution permet de créer des agents IA personnalisés pour automatiser des tâches répétitives, comme la génération de rapports ou la synthèse de documents. L’objectif ? Améliorer la productivité tout en répondant aux exigences de sécurité des grandes entreprises.
« North est un outil pour automatiser tout ce que vous faites derrière un ordinateur et que vous préféreriez déléguer. »
– Nick Frosst, cofondateur de Cohere
Avec une adoption croissante dans les secteurs sensibles comme la finance ou la santé, Cohere illustre le potentiel de l’IA pour transformer les entreprises. Mais pourrait-elle envisager une IPO ? Bien que rien ne soit confirmé, sa croissance rapide et son positionnement stratégique en font une candidate sérieuse pour 2026.
Blue J : Quand l’IA Rencontre le Droit
Une autre étoile montante de Toronto, Blue J, fait parler d’elle avec une levée de fonds de 167,4 millions CAD en série D. Spécialisée dans les logiciels de recherche fiscale alimentés par l’IA, l’entreprise a doublé ses revenus et sa base de clients en 2025. Cette croissance fulgurante, couplée à une expansion de son équipe à plus de 80 employés, positionne Blue J comme un acteur à surveiller.
Le succès de Blue J repose sur sa capacité à simplifier des processus complexes pour les professionnels du droit et de la fiscalité. En automatisant l’analyse de données fiscales, elle répond à un besoin croissant de solutions technologiques dans des secteurs traditionnels. Une IPO pourrait-elle être la prochaine étape ? Le marché le dira.
RheEnergise : L’Énergie Verte au Cœur de l’Innovation
Montréal, quant à elle, brille avec des entreprises comme RheEnergise, qui révolutionne le stockage d’énergie avec sa technologie High-Density Hydro™. En utilisant un fluide 2,5 fois plus dense que l’eau, cette startup permet de déployer des systèmes de stockage sur de petites collines, rendant l’énergie verte plus accessible. Avec un rendement de 80 % et plus de 13 000 sites viables rien qu’en Ontario, RheEnergise attire les investisseurs via une campagne sur FrontFundr.
Chaque système RheEnergise peut fournir entre 20 et 100 MW de puissance propre, soutenant l’intégration des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire. Cette innovation, adaptée au paysage canadien, pourrait non seulement transformer le secteur énergétique, mais aussi inspirer d’autres startups à viser les marchés publics.
Les Défis des IPO : Volatilité et Stratégie
Malgré l’enthousiasme, les IPO ne sont pas sans risques. L’exemple de Figma, qui a perdu 21 milliards USD de valeur après son lancement boursier, illustre la volatilité des marchés publics. Pour les startups canadiennes, la question est de savoir si elles peuvent supporter un tel examen. Comme l’a noté 1Password, qui préfère attendre 2026, la prudence est de mise.
Voici les principaux défis auxquels font face les entreprises technologiques canadiennes :
- Volatilité des marchés : Les fluctuations boursières peuvent effrayer les investisseurs.
- Concurrence mondiale : Les startups canadiennes doivent se démarquer face aux géants américains.
- Exigences réglementaires : Les normes des marchés publics sont strictes et coûteuses.
Pour surmonter ces obstacles, de nombreuses entreprises optent pour des secondaries, permettant de lever des fonds sans passer par une IPO. En 2025, le volume mondial des secondaries a atteint un record de 103 milliards USD au premier semestre, preuve de l’attractivité de cette alternative.
Un Avenir Prometteur pour les Startups Canadiennes
L’écosystème technologique canadien est en pleine effervescence, porté par des villes comme Toronto, Montréal et Vancouver. Des entreprises comme Harvey, qui ouvre un bureau à Toronto pour tirer parti du vivier de talents en IA, ou Rozvelt, qui innove dans le matériel pour chasseurs, montrent la diversité des secteurs en croissance. Même des régions moins attendues, comme l’Île-du-Prince-Édouard, se distinguent avec des initiatives comme PEI BioAlliance.
Pour résumer, voici les forces de l’écosystème tech canadien en 2025 :
- Un vivier de talents : Des ingénieurs et chercheurs de classe mondiale, notamment en IA.
- Une diversité sectorielle : De l’énergie verte à la fintech, le Canada innove tous azimuts.
- Un soutien croissant : Les investisseurs et les gouvernements soutiennent l’innovation.
Alors, 2025 sera-t-elle l’année où la fenêtre des IPO s’ouvrira enfin pour les startups canadiennes ? Avec des acteurs comme Shopify, Cohere et RheEnergise, le potentiel est là. Mais il faudra du courage, une stratégie affûtée et une capacité à naviguer les tempêtes des marchés publics pour transformer cette opportunité en succès durable.
Le Canada est prêt à briller sur la scène mondiale. Les prochains mois diront si ces entreprises sauront saisir leur chance et redéfinir l’avenir de la tech.