Le cerveau stocke 3 copies de chaque souvenir selon une étude récente
Imaginez que votre cerveau fonctionne comme un système informatique ultra-perfectionné, avec des sauvegardes intégrées pour chaque information stockée. C'est exactement ce qu'une équipe de chercheurs suisses vient de découvrir ! Leurs travaux, publiés dans la revue Science, démontrent que notre matière grise encode chaque nouveau souvenir en trois exemplaires distincts.
Un trio de neurones pour une mémoire infaillible
Grâce à l'imagerie cérébrale sur des souris, les scientifiques de l'Université de Bâle ont pu observer en direct la formation d'un nouveau souvenir. Surprise : pas un, ni deux, mais bien trois groupes de neurones entrent en action pour l'enregistrer !
Les neurones précoces, tardifs et intermédiaires
Le premier groupe, baptisé "neurones précoces", se développe très tôt chez le fœtus. À l'opposé, les "neurones tardifs" apparaissent en fin de grossesse. Entre les deux, on trouve logiquement les neurones dits "intermédiaires". Chacun joue un rôle spécifique dans le stockage mémoriel :
- Les neurones précoces créent une copie durable mais difficilement accessible au départ, qui se renforce avec le temps.
- Les neurones tardifs génèrent un duplicata puissant mais éphémère, qui finit par devenir inaccessible.
- Les neurones intermédiaires produisent la version la plus stable du souvenir.
Flashback sur la plasticité cérébrale
Cette fascinante redondance met en lumière l'incroyable plasticité de notre cerveau. Comme le souligne Flavio Donato, responsable de l'étude :
Le cerveau doit jongler entre deux impératifs : se souvenir du passé tout en s'adaptant au présent. Nos souvenirs doivent suivre le mouvement pour nous permettre de faire les bons choix.
Flavio Donato, chercheur à l'Université de Bâle
Vers un traitement des mémoires traumatiques ?
Au-delà de la prouesse mnésique, cette découverte ouvre des perspectives intéressantes pour la prise en charge des traumatismes psychologiques. En effet, les chercheurs estiment qu'il serait possible de modifier les souvenirs douloureux lorsqu'ils sont encore "frais", c'est-à-dire stockés par les neurones tardifs.
Une fois transférés vers les neurones intermédiaires et précoces, il deviendrait bien plus difficile d'y toucher. Altérer les souvenirs anciens relève donc pour l'heure de la science-fiction, mais cette étude représente un premier pas prometteur. En comprenant mieux les rouages de notre mémoire, on peut espérer développer de nouvelles approches thérapeutiques pour apaiser les souffrances liées au passé.