Le futur porte-avions français en construction à Saint-Nazaire
Aux Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire, l'effervescence est palpable. Et pour cause : l'entreprise s'apprête à relever l'un des plus grands défis de son histoire en construisant le futur porte-avions nucléaire français qui succédera au Charles de Gaulle en 2038. Un projet titanesque estimé à 5 milliards d'euros, voire le double, et qui mobilisera des milliers de salariés pendant plus d'une décennie. Les enjeux sont de taille pour ce fleuron de l'industrie navale tricolore.
Un navire aux dimensions hors normes
Baptisé porte-avions de nouvelle génération (PANG), ce mastodonte des mers dépassera de loin son prédécesseur avec ses 305 mètres de long, soit 40 de plus que le Charles de Gaulle. Une taille imposante nécessaire pour embarquer les futurs avions de combat et drones qui équiperont la Marine nationale dans les prochaines décennies.
Mais un tel navire ne se construit pas en un claquement de doigts. Il faudra d'abord assembler la coque autour des chaufferies nucléaires K22, de véritables monstres d'acier de 10 mètres de haut qui seront fabriquées par Naval Group dans son usine d'Indret, près de Nantes. Une prouesse technologique et logistique.
Des investissements massifs pour relever le défi
Face à l'ampleur de la tâche, les Chantiers de l'Atlantique vont devoir adapter et renforcer leur outil industriel. 50 millions d'euros seront investis pour moderniser les installations, notamment les portiques de manutention et les postes à quai. Car il faudra pouvoir manipuler et assembler des éléments colossaux pesant des centaines de tonnes.
Nous nous préparons depuis plusieurs années à ce chantier hors norme. Il faut être au rendez-vous en termes de compétences, de méthodes et d'équipements pour réussir ce défi industriel majeur.
– Laurent Castaing, directeur général des Chantiers de l'Atlantique
Un partenariat étroit avec Naval Group
Pour mener à bien ce projet, les Chantiers de l'Atlantique se sont alliés avec leur partenaire historique Naval Group. Les deux entreprises ont créé une société commune, MO Porte-avions, chargée de coordonner le chantier et partager les responsabilités. Une façon aussi de mutualiser les risques sur un contrat aussi sensible et stratégique pour la souveraineté française.
Car au-delà de la prouesse industrielle, c'est bien l'indépendance et la puissance de la France qui se jouent à travers ce porte-avions nouvelle génération. Un navire amiral qui permettra à la Marine nationale de projeter ses forces sur toutes les mers du globe pour les 40 prochaines années.
Des retombées économiques considérables
Avec un budget pharaonique de 5 milliards d'euros, le programme PANG représente une manne considérable pour les Chantiers de l'Atlantique et tout l'écosystème des industries de défense. Le chantier emploiera directement 2000 personnes, sans compter les nombreux sous-traitants et fournisseurs. Au total, ce sont des dizaines de milliers d'emplois qui seront soutenus par ce méga-contrat.
Des retombées économiques majeures qui devraient profiter à toute la région nazairienne et au-delà. Restaurants, hôtels, commerces : de nombreux acteurs se frottent déjà les mains à l'idée d'accueillir les salariés et prestataires qui afflueront dans la cité navale pendant plus de 10 ans. Saint-Nazaire mise sur ce chantier pour dynamiser durablement son territoire.
Un défi technologique et humain
Mais pour l'heure, les équipes des Chantiers se concentrent avant tout sur les immenses défis techniques et humains qui les attendent. Car construire un porte-avions nucléaire n'est pas une mince affaire. Chaque détail compte, chaque étape est millimétrée pour livrer en temps et en heure ce navire d'exception à la Marine nationale en 2038.
Soudeurs, chaudronniers, mécaniciens, électriciens mais aussi ingénieurs et techniciens : c'est une véritable armée de l'ombre, forte de savoir-faire uniques, qui sera à la manœuvre. Une mobilisation générale des compétences pour ce chantier hors normes, symbole du génie industriel français.
- L'assemblage de la coque débutera en 2032
- 2000 salariés des Chantiers et autant de sous-traitants mobilisés
- Le PANG devra quitter Saint-Nazaire en 2035 pour être armé à Toulon
Si le lancement du porte-avions nouvelle génération n'est prévu que dans 14 ans, les Chantiers de l'Atlantique sont déjà sur le pont. Car pour tenir les délais et les coûts sur un projet d'une telle envergure, chaque minute compte. Les prochaines années s'annoncent palpitantes pour le navire amiral de l'industrie navale française, fier de porter haut les couleurs de la souveraineté nationale.
