Le géant canadien Sampler se déclare en faillite

Le monde des startups canadiennes est sous le choc. Sampler, pépite de Toronto spécialisée dans le sampling digital, a récemment déposé le bilan, laissant derrière elle près de 13 millions de dollars de dettes. Retour sur cette descente aux enfers aussi inattendue que fulgurante.

L'irrésistible ascension de Sampler

Fondée en 2013 par Marie Chevrier, Sampler avait révolutionné le marché des échantillons produits. Son concept? Mettre en relation les marques et les consommateurs via une plateforme en ligne, pour des campagnes de sampling ultra-ciblées et riches en données. Un modèle payant, qui avait séduit plus de 1000 marques comme L'Oréal, Unilever ou Kroger.

La croissance de Sampler a été météorique. En quelques années, la startup a levé plus de 13 millions de dollars auprès d'investisseurs de renom comme BDC Capital et StandUP Ventures. Elle a même réalisé deux acquisitions stratégiques en 2023, signe d'une santé florissante. Son chiffre d'affaires dépassait les 10 millions, avec une rentabilité prévue dès cette année.

Un succès fulgurant mais des fragilités

Pourtant, derrière cette success story, des failles se dessinaient. Sampler finançait sa croissance effrénée essentiellement par de la dette, un pari risqué. Son effectif a fondu de 40% en un an, signe de difficulties. Et les commentaires de clients se plaignant de bugs sur le site se multipliaient ces derniers mois, sans réponse de Sampler.

C'est le moment d'être audacieux.

Marie Chevrier, fondatrice de Sampler, en 2023

Les dessous d'une faillite surprise

Le 27 juin, le couperet tombe: Sampler se place sous la protection de la loi sur les faillites. Ses dettes s'élèvent à 12,9 millions de dollars, pour seulement 300 000 dollars d'actifs. Du jour au lendemain, le site ferme, laissant clients et employés dans l'expectative. Que s'est-il passé?

Selon nos informations, la frénésie de croissance initiée par Marie Chevrier aurait conduit Sampler au surendettement. Les récentes acquisitions et embauches n'ont fait qu'aggraver la situation. Face à des créances clients qui se font attendre et des investisseurs frileux pour remettre au pot, la trésorerie s'est asséchée, précipitant la chute.

Et maintenant? Les leçons d'une faillite

Le fiasco Sampler rappelle la fragilité du modèle des startups, où la quête de hypercroissance peut virer au cauchemar. Privilégier une croissance à crédit plutôt que sur les fondamentaux, c'est prendre le risque de tout perdre quand le vent tourne. Espérons que cette triste histoire serve de piqûre de rappel à un écosystème qui a parfois tendance à s'emballer.

Pour Sampler, l'aventure s'arrête brutalement, laissant clients et fournisseurs sur le carreau. Mais au-delà de ce gâchis, c'est surtout le gâchis de compétences et d'énergie déployées par ses équipes durant toutes ces années qui attriste. Espérons qu'elles rebondissent vite vers de nouveaux horizons.