Le Japon rassure les investisseurs après le krach boursier
Les dirigeants japonais se sont mobilisés ce mardi pour tenter d'apaiser les inquiétudes des investisseurs, au lendemain d'une séance boursière qualifiée de "lundi noir". Alors que l'indice Nikkei a dévissé de plus de 12% lundi, sa pire chute depuis le krach de 1987, les autorités nipponnes multiplient les initiatives pour rassurer les marchés.
Le gouvernement et la banque centrale en première ligne
Dès mardi matin, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a appelé à la prudence, soulignant l'importance de porter un jugement calme sur le marché. Il s'est voulu rassurant sur les perspectives de la quatrième économie mondiale, mettant en avant la hausse des salaires réels enregistrée en juin, une première depuis plus de deux ans.
En parallèle, une réunion d'urgence s'est tenue dans l'après-midi entre de hauts responsables du ministère des Finances, de l'agence des services financiers et de la Banque du Japon (BoJ). Un signe de l'étroite coordination entre le gouvernement et la banque centrale face à la tempête boursière.
Le gouvernement et la BoJ sont convenus qu'il était important de suivre l'évolution des marchés économiques et financiers nationaux et internationaux avec un sentiment d'urgence tout en évaluant calmement ce qui se passe.
– Atsushi Mimura, haut responsable japonais en charge des devises
Un rebond du Nikkei mardi
Ces efforts semblent avoir quelque peu rassuré les investisseurs. Après sa dégringolade de lundi, l'indice Nikkei a rebondi de plus de 10% mardi, clôturant à 34 675 points. Un soulagement pour la place tokyoïte, qui restait sur sa pire séance depuis le "lundi noir" d'octobre 1987.
Des perspectives économiques jugées solides
Au-delà de l'affolement des marchés, les autorités japonaises s'accordent à dire que les fondamentaux de l'économie nippone demeurent bons. Le ministre des Finances Shunichi Suzuki a assuré que le gouvernement surveillerait de près les mouvements des marchés financiers, tout en soulignant l'importance de réaliser une croissance économique résiliente.
Nous reconnaissons que l'économie japonaise continue d'opérer une transition solide vers une nouvelle étape.
– Fumio Kishida, Premier ministre japonais
Le principal diplomate nippon en matière de monnaie, Atsushi Mimura, a pour sa part refusé de commenter les facteurs à l'origine du plongeon boursier. Il a toutefois souligné que les différentes institutions financières du pays s'accordaient à dire que l'économie japonaise continuerait à se redresser progressivement.
Vers une normalisation ?
Malgré les turbulences actuelles, beaucoup d'analystes estiment que les marchés financiers japonais devraient retrouver une certaine stabilité dans les prochaines semaines. La réaction rapide et coordonnée des autorités, ainsi que les bons fondamentaux de l'économie, sont perçus comme des facteurs rassurants.
Reste à savoir si l'archipel parviendra à tirer son épingle du jeu alors que les places boursières mondiales ont lourdement chuté ces derniers jours, sur fond de craintes de ralentissement économique et de resserrement des politiques monétaires. Un défi de taille pour le Japon et ses dirigeants, qui devront faire preuve de sang-froid et de pédagogie pour rassurer des investisseurs échaudés par le krach de lundi.