Le marché des sorties de startups au point mort, selon PitchBook
Combien de startups rêvent encore d'une sortie en fanfare ? Beaucoup trop si l'on en croit le dernier rapport de PitchBook. Le spécialiste de l'analyse des deals met en lumière un marché des sorties plus que grippé, avec des conséquences en cascade sur tout l'écosystème du venture capital.
Un phénomène bien connu mais qui s'amplifie
Au-delà des constats communs - prédominance des tours internes et des bridge financings pour maintenir les startups à flot - PitchBook dresse un tableau inquiétant. Le cash qui revient aux investisseurs (les fameux "Limited Partners" ou LP) a chuté à des niveaux dignes de la crise financière mondiale d'il y a 16 ans.
Résultat, les LP ferment les vannes face à ces retours en berne. Au premier trimestre 2023, seuls 45,5% des VC et business angels qui dealaient en 2021 étaient encore actifs. Un effondrement sans précédent.
La pression monte sur les licornes
Les VC se retrouvent aujourd'hui assis sur des licornes valorisées au total 2500 milliards de dollars. Près de 40% de ces pépites sont dans les portefeuilles depuis au moins 9 ans. De quoi donner des sueurs froides aux gérants coincés avec ces lignes devenues très (trop) matures.
Des chiffres records mais pas dans le bon sens
PitchBook a comptabilisé le nombre hallucinant de 57 674 entreprises en attente d'une porte de sortie, dont 32,4% au stade avancé. Un record absolu, dans le mauvais sens du terme. La pression est maximale sur ces sociétés qui voient l'horizon se boucher.
Les tours de financement se font essentiellement en interne, pour donner de l'oxygène aux startups. Mais cela ne pourra pas durer éternellement.
Analyste PitchBook
Vers une nouvelle approche de la création de valeur ?
Dans ce contexte, plusieurs évolutions semblent inéluctables :
- Retour à des métriques plus saines, avec une vraie trajectoire de rentabilité
- Consolidation du marché par des fusions et acquisitions entre startups
- Nécessité pour les VC de prouver la valeur intrinsèque de leurs participations
Une chose est sûre, l'ère des vanity metrics et des levées en série pour gonfler les valorisations semble révolue. Le secteur devra se réinventer et réapprendre à créer de la valeur autrement. Un défi immense mais porteur d'opportunités pour ceux qui sauront s'adapter.