
Le modèle de durabilité d’Andreessen Horowitz : Une vision d’avenir
Dans une récente interview, Marc Andreessen, co-fondateur du géant du capital-risque Andreessen Horowitz (a16z), a partagé sa vision audacieuse pour l'avenir de son entreprise. Plutôt que de se contenter du modèle de partenariat classique qui prévaut dans l'industrie du VC, Andreessen rêve de bâtir a16z en une société d'investissement durable qui perdurera bien au-delà de ses fondateurs.
Les limites du modèle de partenariat VC traditionnel
Andreessen souligne les faiblesses inhérentes au modèle de partenariat sur lequel reposent la plupart des sociétés de VC. Selon lui, la valeur de ces entreprises est trop dépendante des idées et de l'expertise d'un petit groupe d'individus assis autour d'une table. Lorsque ces partenaires fondateurs prennent leur retraite, la société perd une grande partie de sa valeur, même si une nouvelle génération d'investisseurs prend la relève.
Le problème avec le modèle de partenariat, c'est qu'il n'y a pas de valeur intrinsèque sous-jacente. La prochaine génération devra simplement transmettre le flambeau à la troisième génération, et l'entreprise finira probablement par échouer à ce stade.
– Marc Andreessen
Vers un modèle d'entreprise géré comme une société
Pour Andreessen, la solution réside dans la construction d'une société d'investissement gérée comme une véritable entreprise, avec une structure de management, une division du travail et des programmes de formation. Il cite en exemple des partenariats qui se sont transformés en grandes sociétés cotées en bourse, comme Goldman Sachs et JP Morgan, qui ressemblaient à de petites sociétés de VC il y a un siècle.
En adoptant ce modèle, le succès à long terme d'a16z deviendrait moins dépendant de quelques investisseurs clés. L'objectif est de bâtir une entreprise qui a une valeur intrinsèque durable, au-delà des individus qui la composent à un instant T.
Une vision à long terme pour révolutionner le VC
Si Andreessen affirme ne pas être pressé d'introduire a16z en bourse, il est clair que son ambition est de construire un empire qui perdurera. Avec $45 milliards d'actifs sous gestion, la société a déjà une envergure impressionnante. Mais pour son co-fondateur, il ne s'agit pas simplement de récolter des frais de gestion :
Quand nous visons la croissance, c'est parce que nous pensons que c'est nécessaire pour soutenir le type d'entreprises que nous voulons aider nos fondateurs à bâtir.
– Marc Andreessen
En se restructurant pour devenir une société d'investissement durable, a16z ouvre la voie à une révolution dans l'industrie du VC. Si d'autres géants comme Sequoia Capital et Accel emboîtent le pas, c'est tout le paysage du capital-risque qui pourrait être transformé dans les années à venir.
Les défis d'une transition vers un nouveau modèle
Bien sûr, la transition vers ce nouveau modèle ne sera pas sans défis. Il faudra mettre en place de nouvelles structures organisationnelles, former et retenir les talents, et convaincre les investisseurs du bien-fondé de cette approche. Mais Andreessen semble convaincu que les bénéfices à long terme en valent la peine.
Il y a aussi une part de pragmatisme dans cette vision. Comme le souligne Andreessen avec une pointe d'humour :
En réalité, dans la plupart des cas, on découvre que les gens ne s'apprécient pas tant que ça dans les partenariats.
– Marc Andreessen
En bâtissant une entreprise durable qui transcende les individualités, Andreessen espère peut-être aussi créer un environnement de travail plus harmonieux et collaboratif.
Conclusion : Un pari audacieux sur l'avenir du VC
La vision de Marc Andreessen pour a16z représente un pari audacieux sur l'avenir de l'industrie du capital-risque. Si son entreprise réussit à opérer cette transition vers un modèle de société d'investissement durable, cela pourrait inaugurer une nouvelle ère pour le VC, avec des acteurs de plus en plus structurés et pérennes.
Bien sûr, il reste à voir si cette approche portera ses fruits et si d'autres géants du secteur emboîteront le pas. Mais une chose est sûre : avec cette annonce, Andreessen Horowitz confirme son statut de précurseur et sa volonté de façonner l'avenir du capital-risque. Les prochaines années nous diront si ce pari visionnaire était le bon.