Le paracétamol, symbole de la souveraineté pharmaceutique française

Le feuilleton de la cession d'Opella, la branche santé grand public de Sanofi, a suscité beaucoup d'émoi en France ces derniers mois. Au cœur des préoccupations : l'avenir du Doliprane, marque emblématique de paracétamol et médicament le plus vendu dans l'Hexagone. Un symbole fort de l'industrie pharmaceutique française et de la souveraineté sanitaire nationale.

Le paracétamol, enjeu de souveraineté

Depuis le début de la crise du Covid-19, le paracétamol est devenu le symbole d'une souveraineté sanitaire à reconquérir pour la France. Aux premières heures de la pandémie, cet antalgique et antipyrétique était en effet la seule arme pour lutter contre la fièvre liée à l'infection. Problème : plus aucun gramme de paracétamol n'était produit en Europe depuis 2008 !

Emmanuel Macron s'est alors emparé du sujet pour en faire un enjeu de politique industrielle. Il a notamment convaincu le groupe Seqens d'investir dans une usine de production de paracétamol à Roussillon. Un autre acteur, Ipsophene, s'est positionné à Toulouse.

Des contrats sécurisés avec Sanofi et UPSA

Malgré le changement d'actionnariat d'Opella, qui sera cédé à 50% à un fonds américain, Seqens se veut rassurant. Le chimiste a en effet verrouillé des contrats à long terme (10 ans) avec Sanofi pour la fourniture de paracétamol. UPSA, autre grand utilisateur de paracétamol avec ses marques Efferalgan et Dafalgan, s'est également engagé auprès de Seqens et Ipsophene.

Nous ne laisserons pas monter la fièvre !

UPSA

Une filière du paracétamol à reconstruire

Au-delà de la seule production de la molécule, c'est toute une filière du paracétamol français qu'il faut rebâtir. Avec le projet de Seqens, qui promet 15 000 tonnes par an à coût compétitif et faible empreinte carbone, une première pierre a été posée. Mais il reste encore à réindustrialiser la fabrication des produits finis en France.

Pour garantir la sécurité d'approvisionnement sur ce médicament essentiel, une mobilisation de toute l'industrie pharmaceutique hexagonale est nécessaire. Le paracétamol, et plus largement la production de médicaments génériques, pourraient devenir de véritables fleurons industriels français, à condition d'avoir une vision à long terme et les investissements qui vont avec.

• Le paracétamol est devenu le symbole de la souveraineté sanitaire française
• Des contrats sécurisés entre Seqens, Sanofi et UPSA pour produire en France
• Nécessité de reconstruire toute une filière industrielle du paracétamol