
Le PDG de Canoo Récupère les Actifs de la Startup en Faillite
Saviez-vous que l’industrie des véhicules électriques (EV) est devenue un véritable champ de bataille pour les startups ? Entre ambitions démesurées et réalités financières, nombreuses sont celles qui tombent. Pourtant, une nouvelle surprenante vient de secouer ce secteur : un juge a autorisé le PDG de Canoo, Anthony Aquila, à racheter les actifs de sa propre entreprise en faillite pour seulement 4 millions de dollars. Une décision qui soulève des questions sur l’avenir des EV et les stratégies des entrepreneurs audacieux.
Une Faillite qui Ouvre des Portes
Canoo, une startup prometteuse dans le domaine des véhicules électriques, a rejoint la liste croissante des entreprises du secteur à déposer le bilan. Mais contrairement à un simple effondrement, cette faillite prend une tournure inattendue avec l’intervention de son propre PDG. Que signifie ce rachat pour l’industrie et pour les clients prestigieux comme la NASA ou le Département de la Défense américain ?
Un Processus Judiciaire Sous Tension
Le juge Brendan Shannon, en charge de l’affaire, a tranché après une audience tendue le 9 avril 2025. Selon lui, le processus de vente a été équitable. Malgré quelques objections, aucune autre offre sérieuse n’a rivalisé avec celle d’Anthony Aquila, qui s’élève à **4 millions de dollars en liquide**. Une somme modeste pour une entreprise qui ambitionnait de révolutionner la mobilité.
Pourtant, tout n’a pas été simple. Huit parties avaient signé des accords de confidentialité pour évaluer les actifs, mais seule une poignée a envisagé une offre. Parmi elles, une entité étrangère a été écartée en raison de préoccupations liées à la sécurité nationale, tandis qu’une autre, Harbinger, a tenté de bloquer la vente.
Harbinger : Le Rival qui Crie au Scandale
Harbinger, une startup spécialisée dans les camions électriques, est au cœur d’une polémique. Fondée par d’anciens employés de Canoo en 2021, elle est accusée par cette dernière d’avoir détourné des **secrets industriels**. Une bataille juridique, entamée fin 2022, oppose les deux entreprises. Harbinger a dénoncé la vente, arguant que les actifs n’ont pas été correctement évalués et que des informations cruciales ont été dissimulées aux acheteurs potentiels.
« Après deux ans de litige, personne ne sait encore quels secrets Canoo prétend que nous avons volés. »
– John Morris, avocat de Harbinger
Le juge Shannon a balayé ces objections, estimant que le trustee avait négocié de bonne foi avec Aquila. Ce dernier conserve même un droit de veto sur tout règlement futur dans le litige avec Harbinger, une clause qui a suscité des débats sur un possible conflit d’intérêts.
Un Pari Stratégique pour Aquila
Pourquoi Anthony Aquila mise-t-il sur les restes de Canoo ? Ses avocats affirment qu’il prévoit de maintenir les services pour des clients comme la NASA, qui avait acquis des véhicules avant la faillite. Cette opération pourrait aussi lui permettre de relancer une partie des activités sous une nouvelle entité, en capitalisant sur les technologies développées par Canoo.
Ce n’est pas un cas isolé. D’autres PDG d’EV en faillite, comme Steve Burns de Lordstown Motors ou Trevor Milton de Nikola, ont tenté des manœuvres similaires. Une tendance qui interroge : ces entrepreneurs cherchent-ils à sauver leur vision ou à tirer profit d’un échec ?
Les Défis de l’Industrie des Véhicules Électriques
La vague de faillites parmi les startups EV – Fisker, Lordstown, Nikola, et maintenant Canoo – révèle les défis colossaux du secteur. Entre coûts de production élevés, concurrence féroce et attentes irréalistes des investisseurs, ces entreprises peinent à survivre. Canoo, avec ses designs futuristes et ses contrats prestigieux, semblait pourtant bien partie.
Voici quelques raisons expliquant ces échecs :
- Financements insuffisants pour passer de la R&D à la production de masse.
- Concurrence des géants comme Tesla, qui dominent le marché.
- Problèmes logistiques et retards dans les livraisons.
Ces obstacles ont eu raison de Canoo, mais le rachat par Aquila pourrait-il changer la donne ?
Que Reste-t-il de Canoo ?
Les actifs rachetés incluent des technologies, des brevets et des équipements. Si Aquila gagne son procès contre Harbinger, une victoire pourrait rapporter une somme conséquente et limiter l’utilisation des prétendues innovations volées par son rival. Mais sans détails précis sur ces **secrets industriels**, difficile d’évaluer leur valeur réelle.
Pour les créanciers et fournisseurs de Canoo, la situation reste floue. Certains, détenteurs d’équipements ou attendant des paiements, ont soulevé des objections, mais des solutions sont en cours de négociation.
Un Avenir Incertain pour la Mobilité Électrique
Ce rachat soulève une question essentielle : les startups EV peuvent-elles encore rivaliser dans un marché aussi impitoyable ? Pour Aquila, c’est un pari risqué mais potentiellement lucratif. S’il parvient à relancer une activité viable, cela pourrait redonner espoir à une industrie en crise.
En attendant, le feuilleton Canoo-Harbinger promet encore des rebondissements. La bataille juridique, les secrets industriels et les ambitions d’Aquila dessinent un avenir où innovation et opportunisme se mêlent étroitement.
Et vous, que pensez-vous de cette stratégie ? Le rachat des actifs par un PDG est-il une lueur d’espoir ou un simple mirage dans le désert des startups EV ?