Le ralentissement des startups tech canadiennes
L'été tire à sa fin et pour l'écosystème des startups technologiques canadiennes, la saison estivale aura été marquée par une vague de licenciements et de ralentissements. Des entreprises autrefois en plein essor comme Sampler, SkipTheDishes ou Paper ont dû se séparer d'une partie de leurs effectifs ou même cesser leurs activités. Au niveau mondial, ce sont plus de 400 entreprises tech qui ont licencié plus de 134 000 employés depuis le début de l'année selon le décompte de layoffs.fyi.
Face à ce tableau sombre, certains y voient un mal nécessaire, le résultat des aléas naturels du cycle de vie des startups. John Ruffolo, fondateur de Maverix Private Equity, y voit même du positif. Pour lui, ce resserrement permet de rediriger les ressources, tant financières qu'humaines, vers les entreprises les plus solides et prometteuses.
Cela ne diffère pas de l'éclaircissement d'une forêt pour permettre aux arbres survivants de se tenir plus hauts.
John Ruffolo, fondateur de Maverix Private Equity
Un écosystème tourné vers l'impact et le futur
Malgré le contexte difficile, des signaux encourageants émergent quant à la vitalité et la résilience de l'écosystème tech canadien. Boann Social Impact, un fonds de fonds basé à Toronto et soutenu par le gouvernement fédéral, a ainsi annoncé ses 13 premiers investissements dans des fonds d'impact canadiens, dont une majorité investissant dans des startups technologiques.
Parmi les récipiendaires, on retrouve des acteurs engagés sur des enjeux sociaux et environnementaux comme Active Impact Investments, Cycle H2O, InvestEco, Raven Indigenous Outcomes Funds ou encore Renewal Funds. Une orientation forte vers l'innovation à impact qui pourrait bien dessiner le futur visage de la tech canadienne.
Des startups prêtes à conquérir l'espace
Autre signe positif, des startups ambitieuses continuent de décrocher des contrats et des financements significatifs. C'est le cas de SBQuantum, une jeune pousse de Sherbrooke spécialisée dans les technologies quantiques, qui a signé de nouveaux contrats avec les agences spatiales canadienne et européenne.
La startup va ainsi pouvoir tester ses capteurs quantiques ultra-précis en apesanteur, ouvrant de nouvelles perspectives pour la recherche spatiale. De quoi rappeler la capacité d'innovation et le potentiel des startups canadiennes, au-delà des soubresauts conjoncturels.
La santé mentale, priorité des employeurs
Dans un autre domaine, la santé mentale s'affirme comme un enjeu majeur pour les startups et leurs employés en cette période post-pandémique. Selon une étude de Teladoc Health, plus de 78% des Canadiens jugent difficile d'accéder à un soutien dans ce domaine.
Face à ce constat, les solutions de soins virtuels ont le vent en poupe, à l'image de Teladoc Health qui propose des programmes complets de santé mentale aux entreprises. Un marché en pleine expansion alors que 71% des employés se disent plus enclins à rester dans une entreprise qui soutient activement leur bien-être mental.
Vers une reprise durable
Si la tech canadienne traverse une passe délicate, les bases d'une reprise durable semblent se dessiner. Entre réorientation vers des modèles à impact, soutien renforcé à la santé mentale et startups positionnées sur des technologies de pointe, les motifs d'espoir ne manquent pas.
Reste à transformer l'essai pour faire émerger une nouvelle génération de leaders technologiques, plus résilients et porteurs de sens. Le terreau est fertile, à l'écosystème de se structurer pour libérer pleinement son potentiel, au service d'une économie plus durable et inclusive.