
Le refroidissement liquide : l’avenir des datacenters
Imaginez entrer dans un datacenter et être surpris par le silence qui y règne, contrastant avec le bourdonnement habituel des climatisations. C'est l'expérience vécue en visitant le supercalculateur Leonardo en Italie, qui mise sur un système de refroidissement liquide pour maintenir ses machines à la bonne température. Alors que le refroidissement par air équipe 98% des infrastructures actuelles, cette technologie alternative gagne du terrain pour répondre aux nouveaux défis des centres de données.
L'essor de l'IA et du HPC pousse les datacenters dans leurs retranchements
Avec l'avènement de l'intelligence artificielle, du cloud densifié et du calcul haute performance (HPC), les datacenters font face à une augmentation exponentielle des besoins en puissance de calcul. Les clients demandent des densités allant de 50 à 120 kW par baie, bien au-delà de ce que permettent les systèmes de refroidissement traditionnels. Pour y répondre, il faut se tourner vers des solutions plus performantes et éco-énergétiques.
Le refroidissement liquide, seule option viable pour les hautes densités
Le refroidissement liquide apparaît comme l'unique technologie capable de dissiper efficacement la chaleur générée par des densités supérieures à 50 kW. En misant sur un transfert thermique direct entre l'eau et les composants, il offre une bien meilleure conductivité que l'air. Résultat : un refroidissement optimal, silencieux et moins énergivore.
De nouvelles applications se développant à grande échelle impliquent de se tourner vers le refroidissement liquide, le seul en capacité de refroidir des densités électriques supérieures à 50 kW.
– François Salomon, directeur de l'activité froid et climatisation chez Schneider Electric
Les équipementiers investissent massivement dans le refroidissement liquide
Conscients de cette tendance de fond, les grands noms des équipements pour datacenters mettent les bouchées doubles. Schneider Electric va lancer sa première gamme de refroidissement liquide direct l'an prochain. Son rival Vertiv a racheté la pépite britannique CoolTerra, experte en la matière. La course est engagée pour perfectionner et démocratiser cette technologie prometteuse.
Intégrer le refroidissement liquide dans les datacenters existants, un défi majeur
Si le refroidissement liquide n'est pas une nouveauté en soi, l'enjeu est désormais de l'intégrer de façon optimale dans les centres de données existants. Cela nécessite d'installer des échangeurs thermiques, mais aussi de revoir l'architecture des serveurs pour faire circuler les fluides de refroidissement. Un véritable casse-tête qui soulève la question de l'obsolescence des installations actuelles face à l'augmentation continue des besoins en densité.
Malgré ces défis, le refroidissement liquide s'annonce comme un passage obligé pour les datacenters du futur. En misant sur cette rupture technologique, ils pourront continuer à héberger les applications les plus gourmandes en calcul, de l'IA aux jumeaux numériques. Le tout en limitant leur impact environnemental grâce à une meilleure efficacité énergétique. Une petite révolution, en somme, qui promet de réconcilier puissance et sobriété dans l'univers bouillonnant des centres de données.