Le Renouveau de Metalliance : Un Consortium Franco-Américain Relance l’Entreprise
En ce mois de juillet 2024, un vent nouveau souffle sur Metalliance, fabricant de tunneliers et d'engins de manutention basé à Saint-Vallier en Saône-et-Loire. Placée en procédure de sauvegarde depuis janvier, l'entreprise de 174 salariés voit son avenir s'éclaircir grâce à l'unique offre de reprise déposée par un consortium franco-américain mené par l'homme d'affaires français Steve Filipov.
Un projet ambitieux pour relancer Metalliance
Le projet porté par Steve Filipov et ses partenaires américains et français se veut ambitieux et porteur d'espoir pour les salariés de Metalliance. Avec une offre de rachat à 10 millions d'euros, le consortium Corail-SM, filiale française du fonds américain Coral Reef, prévoit de maintenir 145 emplois sur le site.
Steve Filipov, qui a déjà opéré le rachat de Metalliance en 1995 pour le compte de Terex Corporation, connait bien l'entreprise et ses équipes. Fort de cette expérience, il entend réorganiser la production et fusionner certains postes pour optimiser le fonctionnement du site.
Une alliance franco-américaine pour un nouvel élan
Le consortium Corail-SM réunit des acteurs français et américains complémentaires pour donner un nouveau souffle à Metalliance :
- Les fonds américains Coral Reef et Sandton Capital apportent leur soutien financier.
- Mining Equipment, concessionnaire actuel de Metalliance, assurera la continuité commerciale.
- Novium, entreprise française spécialisée dans le rail et la route, apportera son expertise et ses clients.
- Blyyd, société lyonnaise, collaborera sur l'assemblage et le reconditionnement de tracteurs électriques.
Honorer les commandes et diversifier les activités
En cas d'acceptation de l'offre par le tribunal de commerce de Dijon, Steve Filipov se dit confiant dans la capacité de Metalliance à redémarrer rapidement sa production. La priorité sera donnée au marché du souterrain, avec 50 millions d'euros de commandes à honorer. Du capital sera réinjecté pour acheter les composants manquants et investir dans les machines nécessaires.
À plus long terme, le repreneur potentiel mise sur l'engagement de Mining Equipment pour gagner en visibilité, avec 15 à 20 millions d'euros de commandes attendues sur trois ans. Des synergies sont aussi envisagées avec Blyyd sur la mobilité décarbonée, au-delà des activités de rétrofit prévues.
Nous développons un camion électrique que nous lancerons en 2025.
affirme Steve Filipov, confiant dans l'avenir de Metalliance.
Des défis à relever pour un avenir prometteur
Si le projet de reprise porté par Steve Filipov et ses partenaires semble prometteur, il devra néanmoins faire face à plusieurs défis. La réorganisation du site, la relance de la production et la diversification des activités demanderont un engagement fort de toutes les parties prenantes.
L'hostilité affichée par Gaussin, actuel actionnaire majoritaire de Metalliance, à l'égard de cette offre de reprise qu'il qualifie de "captation ou détournement des savoir-faire" est également un obstacle à surmonter. Le groupe souhaite racheter le stock de pièces du site, destinées à ses propres productions, à hauteur de trois millions d'euros.
Malgré ces défis, l'unique offre de reprise déposée par le consortium mené par Steve Filipov représente un espoir pour les 174 salariés de Metalliance. Si le tribunal de commerce de Dijon donne son feu vert, l'entreprise pourra envisager un nouvel avenir, tourné vers l'innovation et la diversification, tout en préservant son savoir-faire unique dans la fabrication de tunneliers et d'engins de manutention.
Les prochaines semaines seront décisives pour l'avenir de Metalliance. Salariés, clients et partenaires attendent avec impatience la décision du tribunal, qui scellera le destin de cette entreprise emblématique de l'industrie française. Une page se tourne, mais l'histoire de Metalliance est loin d'être terminée.