Le test génomique révolutionnaire qui détecte presque toute infection
Imaginez un monde où un simple test pourrait rapidement identifier presque n'importe quelle maladie infectieuse. Eh bien, ce monde est peut-être plus proche que vous ne le pensez ! Des chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco (UCSF) ont mis au point un test génomique unique capable de détecter en un rien de temps pratiquement n'importe quel pathogène chez un patient.
Le pouvoir du séquençage de nouvelle génération
Cette prouesse repose sur une technique de séquençage génomique appelée mNGS (Metagenomic Next-Generation Sequencing). Contrairement aux approches traditionnelles où le médecin doit deviner la cause et tester spécifiquement pour celle-ci, le mNGS analyse un large éventail de pathogènes en une seule fois. En comparant les résultats à une base de données, il identifie les virus, bactéries, champignons ou parasites responsables de la maladie.
L'équipe du professeur Charles Chiu de l'UCSF a testé cette méthode sur près de 5000 patients pendant 7 ans. En analysant des échantillons de liquide céphalorachidien, ils ont pu identifier avec précision 86% des infections neurologiques. Un exploit remarquable !
Un diagnostic en un temps record
L'un des plus grands atouts du mNGS est sa rapidité. Là où les méthodes classiques peuvent prendre des semaines, ce test fournit des résultats en 48 heures grâce à l'entreprise Delve Bio fondée par Chiu. Un gain de temps précieux, surtout pour les maladies neurologiques ou les infections du système nerveux central comme la méningite, qui peuvent s'aggraver très vite.
Le mNGS permet aux médecins de diagnostiquer et traiter ces pathologies graves en quelques jours, au lieu de plusieurs semaines. Il peut aussi éviter une hospitalisation prolongée et des traitements inutiles.
Comment fonctionne le test mNGS ?
L'ADN et l'ARN du patient sont extraits d'un échantillon de liquide céphalorachidien, puis analysés via un pipeline informatique. Des millions de séquences sont comparées chaque minute à une base de données de plus de 68.000 pathogènes pour identifier les signatures génétiques des agents infectieux.
Dépister les futures pandémies
Au-delà des infections neurologiques, le mNGS peut aussi détecter des virus respiratoires à potentiel pandémique comme le SARS-CoV-2 ou la grippe. En adaptant le test aux fluides respiratoires et en automatisant le processus, les chercheurs ont réduit le temps d'analyse à 12-24h. De quoi donner l'alerte précoce en cas de nouvelle souche menaçante.
Vers un dépistage généralisé
L'équipe travaille maintenant à étendre le mNGS à d'autres fluides corporels comme le plasma sanguin. Les versions pour le liquide céphalorachidien et les prélèvements respiratoires ont déjà reçu la désignation "Breakthrough Device" de la FDA. Leur approbation pourrait donc intervenir d'ici quelques mois.
Avec son potentiel à révolutionner le diagnostic des maladies infectieuses, le mNGS est une avancée majeure en médecine. Il pourrait permettre des traitements plus précoces et ciblés, tout en réduisant les coûts de santé. Une véritable innovation de rupture dont les bénéfices pour les patients pourraient être immenses.