Le Tragique Destin d’Onyx Motorbikes : Un E-Bike Trop Prometteur
Dans le monde en constante évolution des startups, les success stories côtoient parfois des destins tragiques. C'est le cas d'Onyx Motorbikes, une jeune pousse américaine spécialisée dans les e-bikes au look vintage, dont l'avenir prometteur a été brutalement remis en question par le décès soudain de son fondateur et PDG, James Khatiblou, à seulement 37 ans. Retour sur une histoire aussi fascinante que bouleversante.
Onyx Motorbikes : Le Rêve Américain Version E-Bike
Fondé en 2018 par Tim Seward, un designer passionné de motos et de voitures anciennes, Onyx Motorbikes s'est rapidement fait un nom grâce à ses e-bikes au look rétro et aux performances étonnantes. Leur premier modèle, le RCR, arborait un design inspiré d'un aigle en plein piqué, avec des panneaux latéraux évoquant des ailes repliées. Le succès fut immédiat, propulsé par une campagne Indiegogo ayant récolté près d'un million de dollars.
En 2019, Tim Seward cède les rênes de l'entreprise à son ami et collègue James Khatiblou pour un dollar symbolique, préférant se consacrer à la conception plutôt qu'aux responsabilités de dirigeant. Sous la houlette de Khatiblou, Onyx continue sur sa lancée, séduisant une base de clients fidèles grâce à son style unique et sa qualité de fabrication "made in USA".
Un Modèle Économique Sous Tension
Malgré des débuts prometteurs, Onyx va rapidement se heurter à des difficultés financières. En tant que jeune dirigeant inexpérimenté, James Khatiblou commet quelques erreurs comme se porter garant personnel des prêts, ou encore investir massivement dans les stocks et la comptabilité. Les relations avec ses deux actionnaires principaux, Kenneth Ames et Troy Smith, se tendent, conduisant à une bataille juridique sur fond de clauses obscures dans les contrats.
Fin 2023, la situation devient critique : Onyx croule sous les dettes, les livraisons de vélos prennent du retard, les clients s'impatientent et réclament des remboursements. Khatiblou, stressé et en mauvaise santé, peine à faire face. C'est alors que survient l'impensable : le 12 décembre, le jeune PDG décède brutalement d'une embolie pulmonaire, à seulement 37 ans. Il ne laisse ni testament, ni plan de succession.
Une Bataille Juridique Complexe
Le décès de James Khatiblou laisse Onyx Motorbikes dans les limbes juridiques et financiers. Les créanciers, au premier rang desquels la société Oxygen Funding à qui Onyx doit 2,2 millions de dollars, se battent pour récupérer leur mise. Mais les actifs restants - des vélos, chargeurs et batteries - sont dispersés entre plusieurs entités, dont le fournisseur chinois Suzhou Jindao.
Kenneth Ames et Troy Smith, les deux actionnaires évincés par Khatiblou, tentent également de reprendre le contrôle en faisant valoir leurs parts et les dettes d'Onyx envers eux. S'engage alors une bataille juridique complexe pour déterminer qui est prioritaire sur les actifs de l'entreprise, et si celle-ci a encore un avenir.
Quel Avenir pour Onyx Motorbikes ?
Aujourd'hui, personne ne sait vraiment ce qu'il adviendra d'Onyx Motorbikes. La mère de James Khatiblou, Diane, initialement pressentie pour reprendre les rênes, s'est finalement désistée. Oxygen Funding espère être nommé administrateur par la justice pour tenter de remettre de l'ordre, mais l'affaire est loin d'être gagnée.
Une chose est sûre : le destin d'Onyx Motorbikes restera comme un cas d'école des risques encourus par les startups et leurs dirigeants. Un succès fulgurant, une gestion hasardeuse, et surtout un manque criant d'anticipation et de planification qui aura eu raison d'un projet initialement plus que prometteur. De quoi méditer pour tous les entrepreneurs en herbe !
"[Onyx] avait de si bonnes perspectives. Une base de fans fidèles, un excellent produit... Et tout s'est retrouvé en suspens le jour où James est décédé."
Adam Lomax, PDG d'Oxygen Funding
Au final, l'histoire d'Onyx Motorbikes illustre à merveille les montagnes russes entrepreneuriales de la Silicon Valley et d'ailleurs. Un crève-cœur pour les amateurs de belles mécaniques, qui espèrent secrètement voir un jour ces superbes e-bikes rétro rouler à nouveau sur les routes. Le rêve n'est pas tout à fait mort, mais le chemin sera long et semé d'embûches juridiques. Affaire à suivre, donc !