Le verrier Arc France soutenu par l’État jusqu’en 2025
En pleine tourmente depuis plusieurs années, le plus grand verrier de France Arc obtient un nouveau sursis de l'État. Un accord signé début mai entre le gouvernement, les syndicats et la direction permet de prolonger le dispositif d'activité partielle de longue durée (APLD) jusqu'en janvier 2025. Une bouffée d'oxygène pour les 4 500 salariés du groupe qui voient leur emploi sauvegardé, au moins temporairement.
L'APLD, perfusion vitale pour Arc depuis 2021
Mis en place en réponse à la crise du Covid-19, le système d'APLD permet de maintenir la rémunération des salariés à 84% de leur salaire net, avec une prise en charge à 72% par l'État. Une aide précieuse dont bénéficie Arc sans discontinuer depuis février 2021, la crise sanitaire ayant durement impacté son activité.
Sans ce soutien, l'entreprise aurait dû basculer en juin vers le régime commun de chômage partiel, bien moins favorable :
En juin, nous aurions dû passer au régime commun du chômage partiel. Les salariés n'auraient touché que 70 % de leur net à la charge totale de l'employeur.
– Grégory Le Blond, délégué Sud chez Arc
25 millions d'euros d'aides en 2023
En effaçant le second semestre 2021 après le premier, l'État a permis à Arc d'économiser 25 millions d'euros rien qu'en 2023 selon les estimations des organisations syndicales. Une perfusion financière qui continue en 2024. Car malgré ce soutien, la situation reste très fragile en interne :
L'ambiance est délétère. Plus personne ne croit en rien. Et la direction ne donne aucune perspective.
– Un syndicaliste d'Arc
Un avenir toujours incertain
Si ce nouveau sursis donne un peu d'air à Arc, il ne règle pas les difficultés structurelles auxquelles est confronté le verrier. Comme de nombreux industriels, le groupe doit faire face à :
- La hausse des coûts de l'énergie et des matières premières
- La concurrence féroce des produits à bas coûts venus d'Asie
- L'évolution des modes de consommation, avec un recul des arts de la table
Autant de défis à relever pour la dernière grande verrerie française, qui peine à retrouver la rentabilité malgré les dizaines de millions d'euros injectés ces dernières années par l'État et ses actionnaires. L'avenir dira si Arc saura se réinventer pour renouer avec les bénéfices et s'affranchir de la perfusion étatique. Un défi de taille pour ce fleuron industriel centenaire et ses milliers de salariés.