L’éolien offshore français prend son envol
Imaginez des géants blancs aux pales tournoyantes, se dressant fièrement au large des côtes bretonnes. C'est désormais une réalité avec l'entrée en service du parc éolien en mer de Saint-Brieuc, exploité par l'énergéticien espagnol Iberdrola. Un jalon majeur pour l'éolien offshore français, qui accélère sa croissance pour contribuer aux objectifs ambitieux de transition énergétique du pays. Plongeons dans les coulisses de ce projet d'envergure, véritable prouesse technologique et logistique.
Saint-Brieuc, vitrine de l'éolien en mer français
Mis en service dans sa totalité le 28 mai dernier, le parc éolien en mer de Saint-Brieuc est le deuxième projet de ce type à voir le jour en France, après celui de Saint-Nazaire en novembre 2022. Avec ses 62 éoliennes de 8 MW chacune, réparties sur 75 km², il affiche une capacité installée de 496 MW, de quoi couvrir la consommation électrique annuelle de 9% de la population bretonne.
Au-delà des chiffres, ce parc symbolise le savoir-faire français et européen en matière d'éolien offshore. Les éoliennes Siemens Gamesa de 176 mètres de haut ont été spécialement conçues pour résister aux conditions marines exigeantes. Elles reposent sur des fondations innovantes de type "jacket", des structures en treillis permettant une meilleure stabilité et une moindre emprise au sol.
Ce parc est une véritable prouesse technologique. Malgré les défis, toutes les éoliennes ont été installées dans les temps, tout en respectant des normes environnementales strictes.
Stéphane-Alain Riou, Directeur Offshore d'Iberdrola France.
Un chantier XXL relevé haut la main
Mener à bien un tel projet en moins de 3 ans relève de l'exploit, tant les défis sont nombreux. Il a fallu d'abord fabriquer puis acheminer sur site les différents éléments : fondations jacket réalisées entre l'Espagne et Brest, éoliennes Siemens Gamesa assemblées au Havre... Au plus fort du chantier, une vingtaine de navires et jusqu'à 1000 personnes étaient à pied d'œuvre en mer.
Forage des fonds marins, installation des fondations jacket, connexion de 200 km de câbles, levage des éoliennes par des navires géants... un véritable ballet logistique s'est déroulé au large pour respecter le calendrier serré. Le tout, en composant avec la météo capricieuse et les conditions de houle parfois musclées de la Manche.
Des emplois et un écosystème durable
Au-delà d'alimenter la Bretagne en électricité verte, le parc de Saint-Brieuc impulse une dynamique territoriale vertueuse. Un centre de contrôle et de maintenance va ouvrir ses portes à Binic-Etables-sur-Mer, générant 80 emplois locaux pérennes. Des techniciens qui se relaieront en mer par périodes de 15 jours pour veiller au bon fonctionnement du site.
Plus largement, ce projet a permis de structurer la filière industrielle régionale. De la fabrication de pièces à la maintenance, en passant par les activités portuaires, c'est tout un écosystème qui se met en place. De quoi positionner la pointe bretonne comme une référence des énergies marines renouvelables.
Le parc éolien en mer de Saint-Brieuc ouvre un nouveau chapitre pour l'offshore wind français. Avec plusieurs projets à venir d'ici 2030, dont deux parcs flottants en Méditerranée, la filière monte en puissance. Un essor synonyme d'emplois, d'innovation et de verdissement du mix énergétique national. De quoi regarder l'horizon avec ambition.
