
Les actionnaires de Vivendi approuvent son projet de scission
C'est un tournant majeur pour le géant français des médias Vivendi. Lundi, lors d'une assemblée générale extraordinaire, ses actionnaires ont approuvé à une très large majorité de plus de 97,5% son projet de scission, malgré les réticences de certains investisseurs minoritaires. Une page se tourne pour ce conglomérat bâti par Vincent Bolloré.
Un groupe en pleine réorganisation
Évoqué pour la première fois fin 2023, le projet de scission de Vivendi vise à corriger sa décote boursière liée à son statut de conglomérat diversifié. Concrètement, le groupe va se séparer de plusieurs de ses principales filiales :
- La chaîne Canal+ sera cotée à Londres, tout en conservant son siège en France
- L'agence de publicité Havas rejoindra la Bourse d'Amsterdam
- Le groupe d'édition Louis Hachette sera introduit sur Euronext Growth à Paris
Ces différentes cotations sont prévues à partir du 16 décembre. Une fois vidée d'une partie de ses actifs, la maison-mère Vivendi quittera le CAC 40 pour devenir une holding d'investissement, avec des participations dans des groupes comme Telecom Italia, Universal Music Group ou encore Telefonica.
Une opposition minoritaire
Si le projet a obtenu le soutien massif des actionnaires, il s'est aussi heurté à l'opposition frontale de certains investisseurs minoritaires. Le fonds activiste CIAM et le gestionnaire Phitrust ont appelé à voter contre, jugeant que la scission contournait des règles de protection des minoritaires tout en renforçant encore le contrôle du groupe Bolloré sur Vivendi.
CIAM, qui détient 0,025% de Vivendi, a même engagé deux recours en justice pour tenter soit d'obtenir une OPA, soit de faire annuler le projet.
Un pari risqué ?
La réaction des marchés financiers montre que les investisseurs n'ont pas été totalement convaincus par cette réorganisation complexe. Depuis le début de l'année, l'action Vivendi a perdu environ 8%, contre une quasi-stabilité pour le CAC 40 sur la période.
Reste à voir si la nouvelle stratégie portée par Yannick Bolloré, qui a succédé à son père à la tête du groupe en 2022, portera ses fruits. En livrant plusieurs de ses joyaux aux marchés, Vivendi espère dévoiler la vraie valeur de ses actifs. Mais il prend aussi le risque de devenir une cible plus facile pour d'éventuels prédateurs. Les prochains mois s'annoncent donc décisifs pour le futur du géant français des médias et de la communication.