Les Adani savaient qu’une enquête les visait lors de la vente à TotalEnergies
Le conglomérat indien Adani et ses dirigeants font l'objet de graves accusations de corruption de la part des procureurs américains. Selon les documents judiciaires, Gautam et Sagar Adani étaient au courant qu'une enquête pour corruption présumée visait leur société d'énergie renouvelable lorsqu'ils ont vendu une participation dans le plus grand parc solaire d'Inde à TotalEnergies en septembre dernier.
Les procureurs new-yorkais affirment que Gautam Adani, président du groupe, et sept autres personnes ont mis en place un système présumé de versement de pots-de-vin et falsifié des déclarations financières pour obtenir des avantages commerciaux. Des centaines de millions de dollars seraient en jeu.
TotalEnergies impliqué malgré lui ?
En septembre 2024, le géant pétrolier français TotalEnergies a versé 444 millions de dollars pour acquérir 50% d'une coentreprise avec Adani Green Energy. Celle-ci détient 1,15 GW d'installations solaires dans le parc de Khavda, au cœur des accusations.
Si TotalEnergies n'est pas cité dans l'affaire, la question se pose de savoir si le groupe connaissait l'existence de l'enquête au moment de finaliser cet investissement. Contacté, Total n'a pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat.
Adani nie les allégations
De son côté, le groupe Adani a qualifié ces accusations de "sans fondement". Pourtant, selon l'acte d'accusation, le FBI avait déjà délivré un mandat de perquisition et une citation à comparaître à Sagar Adani, directeur d'Adani Green Energy, dès mars 2023, soit plus d'un an avant la transaction avec Total.
Ces documents identifiaient Adani Green Energy, son ex-DG Vneet Jaain et son président Gautam Adani comme faisant l'objet d'une enquête pour corruption présumée.
Extrait de l'acte d'accusation américain
Un dossier à suivre
Cette affaire ébranle le conglomérat Adani, l'un des plus puissants d'Inde, présent dans des secteurs clés comme les ports, l'agroalimentaire et surtout les énergies renouvelables. Son expansion à l'international et ses liens étroits avec le Premier ministre Narendra Modi en faisaient un groupe en plein essor.
Reste à savoir quelles seront les conséquences :
- Pour le développement des projets d'énergie verte du groupe en Inde et à l'étranger
- Pour la réputation et les investissements internationaux comme celui de TotalEnergies
- Pour la lutte anti-corruption en Inde si les allégations sont avérées
Une affaire à suivre de près tant les enjeux financiers, politiques et énergétiques sont importants. La transition vers les renouvelables en Inde pourrait en dépendre.