Les Aides à l’Embauche d’Apprentis en Baisse pour 2025
Après des années fastes, les aides à l'embauche d'apprentis vont connaître un sérieux coup de frein en 2025. Le ministère du Travail vient en effet d'annoncer une baisse sensible des montants accordés aux entreprises. Si cette mesure était attendue au vu des fortes tensions budgétaires, elle suscite des inquiétudes quant à son impact sur l'apprentissage en France.
La fin de l'âge d'or pour l'apprentissage ?
Depuis plusieurs années, l'apprentissage connaissait un véritable boom en France, dopé par des aides généreuses. Le nombre d'apprentis a ainsi doublé pour atteindre près d'un million par an. Mais cette politique volontariste a eu un coût important pour les finances publiques, de l'ordre de 20 milliards d'euros annuels.
Face à ce constat, le gouvernement a décidé de resserrer les cordons de la bourse. Exit l'aide unique de 6000€ par apprenti pour toutes les entreprises. Place à un système à deux vitesses :
- 5000€ pour les entreprises de moins de 250 salariés, qui concentrent 80% des embauches d'apprentis.
- 2000€ pour les autres, à condition de compter au moins 5% d'alternants dans leurs effectifs.
Seule l'aide de 6000€ pour les apprentis en situation de handicap est maintenue en l'état. Le ministère se félicite malgré tout d'avoir préservé un soutien, certes réduit, dans un contexte budgétaire tendu.
Des aides mal calibrées ?
Si le succès quantitatif de l'apprentissage est indéniable, l'efficacité des aides massives interroge. Mal calibré, le dispositif a d'abord profité aux étudiants du supérieur, loin du public initialement ciblé.
Cette décision, attendue par les acteurs du secteur, témoigne de notre volonté de maintenir notre ambition et notre mobilisation en faveur de l'apprentissage.
Catherine Vautrin, ministre du Travail
Un rééquilibrage semble donc nécessaire pour recentrer l'effort sur les publics les plus fragiles et les secteurs en tension. Reste à savoir si la baisse des aides ne va pas casser la dynamique enclenchée.
Quel impact pour les entreprises ?
Les entreprises, en particulier les PME, vont devoir digérer ce changement de braquet. Si le soutien est maintenu, la baisse des montants pourrait freiner les velléités d'embauche d'apprentis, en particulier sur les niveaux de qualification intermédiaires.
Les branches professionnelles et les régions, autres financeurs de l'apprentissage, seront sans doute mises à contribution pour amortir le choc. Les CFA aussi devront redoubler d'efforts pour "placer" leurs apprentis auprès d'entreprises potentiellement plus frileuses.
Au final, après des années en apesanteur, l'apprentissage pourrait retrouver un rythme de croisière plus soutenable. Avec le risque de briser son élan si le resserrement des aides s'avère trop brutal. Un nouveau défi pour les acteurs de l'alternance, qui ont su se mobiliser pour faire décoller l'apprentissage et doivent maintenant réussir son atterrissage.
