
Les Banques Italiennes Attirent les Investisseurs Étrangers
Le secteur bancaire italien connait un regain d'intérêt de la part des investisseurs étrangers ces derniers mois. La récente annonce de Crédit Agricole concernant sa volonté d'augmenter sa participation dans Banco BPM en est la parfaite illustration. Quelles sont les raisons de cet engouement pour les établissements transalpins ? Quelles perspectives cela ouvre-t-il pour l'avenir du paysage bancaire italien ?
Une opération stratégique pour Crédit Agricole
Selon un document déposé auprès de la Consob, l'autorité italienne des marchés financiers, Crédit Agricole envisage de porter sa participation dans Banco BPM de 9,9% actuellement à 15,1% via des instruments dérivés, une fois le feu vert des autorités obtenu. La banque française précise cependant qu'elle ne cherche pas à prendre le contrôle de l'établissement italien ni à dépasser le seuil des 20%.
Credit Agricole a déclaré vendredi avoir porté sa participation de 9,9% à 15,1% dans Banco BPM via des instruments dérivés. La banque française excluait vendredi une offre publique d'achat complète, n'ayant pas l'intention d'exercer un contrôle sur Banco BPM.
Cette opération s'inscrit dans la stratégie de développement international de Crédit Agricole. Elle lui permet de renforcer son positionnement sur le marché italien, le 3ème d'Europe, tout en maintenant une approche prudente et progressive. Le choix de Banco BPM, 3ème banque d'Italie, apparaît judicieux au vu de ses solides fondamentaux et de son fort ancrage régional dans le nord du pays.
L'Italie, un marché bancaire attractif
Au-delà de l'opération Crédit Agricole-Banco BPM, c'est tout le secteur bancaire italien qui suscite l'intérêt des investisseurs étrangers. Après des années difficiles marquées par une rentabilité dégradée et un niveau élevé de créances douteuses, les banques transalpines ont fait d'importants efforts d'assainissement et de restructuration.
Leurs ratios de solvabilité se sont améliorés, tout comme la qualité de leurs actifs, grâce notamment à d'importants programmes de cessions de prêts non performants. Dans le même temps, elles ont continué à jouer leur rôle essentiel dans le financement de l'économie italienne, en particulier des PME qui en constituent le tissu.
Aujourd'hui plus solides et mieux armées pour affronter les défis futurs (digitalisation, concurrence des fintechs, consolidation du marché européen...), les banques italiennes offrent des perspectives de développement et de profitabilité attrayantes pour des investisseurs étrangers en quête de relais de croissance et de diversification géographique.
Des synergies prometteuses
Ces rapprochements capitalistiques entre établissements italiens et étrangers, à l'image de Crédit Agricole et Banco BPM, laissent entrevoir de prometteuses synergies industrielles et commerciales :
- Partage de savoir-faire et de meilleures pratiques
- Economies d'échelle dans les fonctions support
- Déploiement facilité de solutions et produits innovants
- Conquête de nouveaux marchés et segments de clientèle
Bien sûr, la pleine matérialisation de ces synergies demandera du temps et des efforts d'alignement entre partenaires. Mais le potentiel de création de valeur à long terme semble bel et bien au rendez-vous pour ceux qui sauront manœuvrer habilement.
Reste à savoir si cette dynamique actuellement à l'œuvre préfigure un mouvement plus large de consolidation transfrontalière dans le secteur bancaire européen. La réponse dans les mois et années à venir, au gré des prochaines opérations qui ne manqueront pas de se concrétiser si les bonnes opportunités se présentent. Le marché transalpin, lui, devrait en tout cas continuer de figurer en bonne place sur les radars.