Les Bourses européennes volatiles malgré l’optimisme
En ce mercredi boursier, les investisseurs européens naviguent en eaux troubles, tentant de s'orienter au milieu d'un flot tumultueux de résultats d'entreprises. Mais tel un phare dans la tempête, tous les regards convergent vers un indicateur crucial : les chiffres de l'inflation américaine qui seront publiés dans la journée. Une boussole pour anticiper la direction future des marchés ?
Des résultats d'entreprises en demi-teinte
En Europe, les publications de résultats animent les échanges, avec leur lot de bonnes et mauvaises surprises. Le géant espagnol du prêt-à-porter Inditex, propriétaire de Zara, dévisse de plus de 6% après avoir affiché un chiffre d'affaires et des profits en-deçà des attentes. De quoi plomber tout le secteur européen de la distribution (-2,5%).
Même son de cloche pour le voyagiste TUI (-2,3%) malgré des résultats conformes aux prévisions, jugés insuffisants par les opérateurs. Carl Zeiss, le fabricant allemand d'optiques, chute de 9% après des résultats annuels décevants.
Mais dans ce tableau grisâtre, quelques éclairs : About You s'envole de 66% grâce à la prise de participation de Zalando à hauteur d'1,1 milliard d'euros. Des arbitrages qui animent un marché en quête de direction.
Wall Street suspendue à l'inflation
Outre-Atlantique, les investisseurs retiennent leur souffle avant le verdict de l'inflation. Après une série de records, la prudence est de mise. Les futures sur indices new-yorkais préfigurent une ouverture mitigée : légèrement négative pour le Dow Jones mais positive pour le S&P500 et le Nasdaq, dans l'espoir d'un ralentissement de la hausse des prix.
Car c'est bien là le nerf de la guerre : l'évolution de l'inflation définira la trajectoire monétaire de la Fed, avec en ligne de mire la réunion des 17-18 décembre. Si le marché mise sur un relèvement de taux modéré de 25 points de base pour décembre, l'incertitude plane pour 2025 face au programme économique potentiellement inflationniste de Donald Trump.
Nous ne nous attendons pas à un retour au monde de taux neutres et bas qui prévalait avant le Covid-19.
Stratèges taux de Deutsche Bank
L'Europe entre deux eaux
En Europe aussi, les banques centrales sont sur le qui-vive. La BCE livrera jeudi le verdict de sa réunion de politique monétaire, scruté par des marchés fébriles. En attendant, les rendements obligataires évoluent peu, même si l'écart (spread) entre la France et l'Allemagne se tend légèrement sur fond d'incertitudes politiques hexagonales.
Résultat, les principales places européennes peinent à trouver une direction claire :
- Le CAC40 parisien grappille 0,17% à 7 407 points
- Le Dax allemand est quasi stable (+0,04%)
- Londres progresse modestement de 0,14%
Autant d'oscillations qui traduisent les hésitations des investisseurs, tendus dans l'attente des chiffres de l'inflation américaine, véritable boussole des marchés.
Le pétrole flamboyant, porté par la Chine
Dans ce climat d'incertitude, le pétrole tire son épingle du jeu. Le baril de Brent gagne près de 1% à 72,83 dollars tandis que le WTI américain avance de 0,93% à 69,24 dollars. Les opérateurs parient sur une demande chinoise revigorée par les mesures de relance économique dévoilées par Pékin.
Une lueur d'espoir pour black gold au milieu des bourrasques boursières. Car en cette journée suspendue aux statistiques américaines, les marchés financiers cherchent désespérément le cap à suivre entre résultats d'entreprises en demi-teinte et craintes inflationnistes. La boussole de l'inflation US sera-t-elle leur guide ?
