Les constructeurs allemands malmenés au premier semestre 2024
Les vents contraires soufflent fort pour les constructeurs automobiles allemands en ce début d'année 2024. Si BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen affichent tous les trois des bilans comptables positifs au premier semestre, la tendance est clairement à la baisse. En cause : des marchés européen et chinois particulièrement difficiles.
Des résultats financiers en berne
Malgré un chiffre d'affaires en légère hausse de 1,6% à 158,8 milliards d'euros, Volkswagen voit son bénéfice net plonger de près de 14%. Le groupe aux douze marques souffre notamment de coûts non-opérationnels plus élevés que prévu. Sa marge opérationnelle ressort à seulement 5%, loin de ses attentes.
Chez BMW, le chiffre d'affaires est quasi stable (-0,7%) à 73,6 milliards d'euros mais le bénéfice net chute de 14,6% à 5,7 milliards, plombé par la hausse des coûts. Seul point positif, le groupe munichois maintient une confortable marge opérationnelle de 10,9%, au-dessus de son objectif annuel de 8 à 10%.
Enfin, Mercedes-Benz n'échappe pas à la morosité avec un chiffre d'affaires en recul de 4,1% à 72,6 milliards d'euros. Son bénéfice dégringole même de plus de 20% à 6,1 milliards. Le constructeur à l'étoile compte sur ses nouveaux modèles haut de gamme pour redresser la barre au second semestre.
Un marché chinois de plus en plus compétitif
Au-delà des chiffres, c'est surtout la situation en Chine, leur premier marché, qui inquiète les géants allemands. Ils y subissent de plein fouet la concurrence des marques locales, en particulier sur le segment des voitures électriques. Porsche, filiale de VW, a ainsi vu ses ventes chinoises s'effondrer d'un tiers sur les six premiers mois de l'année !
En Chine, nos revenus ont subi l'impact d'une compétition plus importante et d'un moral faible des consommateurs.
– BMW Group
BMW et Mercedes enregistrent également des volumes en repli de respectivement 4,2% et 9% sur ce marché stratégique. Face à ce nouveau rapport de force, les constructeurs premium allemands doivent revoir leur stratégie pour limiter l'érosion de leurs parts de marché, tout en protégeant leurs marges.
Cap sur l'électrique haut de gamme
Pour relever le défi de la transition électrique, le salut des constructeurs allemands passera par leur montée en gamme. Mercedes prévoit ainsi d'augmenter la part de ses modèles premium et luxe. Une mutation qui prendra du temps comme le reconnaît Volkswagen, contraint de repousser à la fin de la décennie son objectif de parts de marché en Chine.
D'ici là, BMW, Mercedes et VW devront serrer les dents face à la concurrence chinoise, tout en accélérant le renouvellement de leurs gammes. Un exercice d'équilibriste périlleux pour préserver leur leadership et leurs généreux profits. La bataille de la mobilité du futur ne fait que commencer !