Les Dangers de l’IA pour Nos Liens Sociaux Réels

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Les Dangers de lIA pour Nos Liens Sociaux Réels   Innovationsfr
mars 7, 2025

Les Dangers de l’IA pour Nos Liens Sociaux Réels

Imaginez un monde où votre meilleur ami n’est qu’un écran, où vos confidences se perdent dans des lignes de code et où les rires sont générés par une machine. Cette vision, qui semblait relever de la science-fiction il y a quelques années, devient peu à peu une réalité avec l’essor des compagnons virtuels propulsés par l’intelligence artificielle. Lors de la conférence SXSW à Austin, le 7 mars 2025, une experte en santé sociale a tiré la sonnette d’alarme : dépendre trop fortement de l’IA pour nos interactions risque de fragiliser nos liens humains authentiques.

L’IA : Amie ou ennemie de nos relations ?

À première vue, l’idée d’un compagnon IA peut séduire. Qui n’a jamais rêvé d’un confident disponible 24/7, jamais fatigué, toujours à l’écoute ? Pourtant, derrière cette promesse alléchante se cache une question essentielle : l’intelligence artificielle peut-elle vraiment combler nos besoins sociaux ou nous éloigne-t-elle insidieusement de ce qui fait l’essence de l’humanité ? Kasley Killam, auteure du livre *The Art and Science of Connection*, explore cette problématique avec une lucidité frappante.

Une pratique sociale sous contrôle numérique

Les entreprises derrière ces technologies vantent souvent un argument clé : les compagnons IA permettent de s’entraîner à interagir avec autrui. Que ce soit pour préparer une conversation difficile ou affiner ses compétences sociales, l’idée est séduisante. Kasley Killam reconnaît une part de vérité dans cette approche : “Cela peut fonctionner”, admet-elle, “mais seulement si cela reste un complément, pas une substitution.”

Elle insiste sur un point crucial : les interactions réelles, avec leurs imprévus et leurs imperfections, sont irremplaçables. S’appuyer uniquement sur une IA pour “pratiquer” risque de créer une dépendance, où l’on finit par préférer la sécurité d’un algorithme à la richesse chaotique des échanges humains.

“Je veux une société où les gens se sentent à l’aise pour pratiquer cela en personne, dans la vraie vie.”

– Kasley Killam, SXSW 2025

Un marché en pleine explosion

Le phénomène n’est pas anodin. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, les applications de compagnons IA ont généré plus de 55 millions de dollars de revenus, avec une croissance annuelle de **652 %**, selon Appfigures. Les États-Unis dominent ce marché, représentant 30,5 % des dépenses mondiales. Des millions d’utilisateurs se tournent vers ces outils pour trouver un ami, un partenaire romantique ou même un conjoint virtuel.

Cette tendance soulève une interrogation troublante : pourquoi tant de personnes ressentent-elles le besoin de se tourner vers une machine pour combler un vide social ? Pour Killam, c’est le signe d’une société en crise, où la solitude et l’isolement poussent à chercher des solutions artificielles.

Les deux visages de l’IA relationnelle

L’experte ne rejette pas l’IA en bloc. Elle y voit même des avantages potentiels, à condition qu’elle reste un outil parmi d’autres. “Si elle s’ajoute à nos relations en personne, pourquoi pas ?” lance-t-elle. Par exemple, un chatbot peut aider à surmonter une timidité passagère ou à répéter un discours. Mais le danger survient lorsque l’IA devient une béquille émotionnelle exclusive.

Pour illustrer son propos, Killam compare notre **santé sociale** à un portefeuille diversifié : un seul titre, aussi performant soit-il, ne suffit pas. “On ne se contente pas de parler uniquement à son conjoint. On a des amis, des collègues, des inconnus au café. L’IA peut être une de ces sources, mais pas la principale.”

La solitude, un mal amplifié par la technologie ?

Le débat ne se limite pas aux compagnons IA. L’experte pointe aussi du doigt notre usage global de la technologie. Entre les réseaux sociaux, où l’on scrolle sans fin, et les heures passées devant des écrans à consommer du contenu, le temps consacré aux interactions réelles fond comme neige au soleil. “On tue le temps avec des vidéos au lieu d’appeler un ami”, regrette-t-elle.

Cette culture de la “suroccupation” aggrave ce que certains appellent l’épidémie de solitude. Enfermés dans nos bulles numériques, nous perdons peu à peu l’habitude – et parfois le courage – d’aller vers les autres. L’IA, dans ce contexte, peut sembler une solution miracle, mais elle risque de n’être qu’un pansement sur une plaie bien plus profonde.

Comment équilibrer IA et relations humaines ?

Alors, comment tirer parti de l’IA sans y perdre notre âme sociale ? Kasley Killam propose quelques pistes concrètes :

  • Limiter l’IA à un rôle d’appoint, jamais central.
  • Privilégier les interactions en face-à-face dès que possible.
  • Réserver des moments sans écran pour reconnecter avec son entourage.

Elle appelle aussi à une prise de conscience collective : intégrer l’apprentissage des compétences sociales dès l’école, encourager les rencontres dans la vie réelle et repenser notre rapport au temps. “Si on enseigne cela dès le plus jeune âge, ça devient naturel”, assure-t-elle.

Un futur à inventer

L’essor des compagnons IA n’est qu’un symptôme d’un défi bien plus vaste : préserver ce qui nous rend humains dans un monde saturé de technologie. Kasley Killam ne nie pas les progrès qu’apporte l’intelligence artificielle, mais elle nous invite à la manier avec prudence. Car si l’IA peut simuler une présence, elle ne remplacera jamais la chaleur d’un regard, la spontanéité d’un éclat de rire ou la profondeur d’une amitié véritable.

Alors que les applications de compagnons IA continuent de séduire des millions d’utilisateurs, une chose est sûre : notre santé sociale dépendra de notre capacité à poser des limites et à redonner la priorité à l’essentiel – les autres.

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