Les Défis des PME Canadiennes Face à la Baisse des Taux d’Intérêt
Alors que 2024 semblait marquer un tournant pour les petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes, les dernières données de Xero Small Business Insights (XSBI) brossent un tableau plus nuancé. Malgré les baisses de taux d'intérêt amorcées par la Banque du Canada en juin, censées stimuler les dépenses de consommation, les PME peinent à en ressentir les effets bénéfiques tant espérés.
Un contexte économique défavorable
Au cours des trois premiers mois de l'année, les PME affichaient pourtant des indicateurs encourageants en termes de croissance des ventes, de retards de paiement et de délais d'encaissement. Mais les chiffres du 2ème trimestre sont sans appel : un recul de 3,7% des ventes en glissement annuel, bien loin de la reprise attendue.
Quand davantage d'entreprises adoptent les technologies émergentes, les bénéfices économiques se démultiplient dans toute l'économie.
L'effet manquant des baisses de taux
Si l'impact total des baisses de taux peut prendre jusqu'à 18 mois pour se diffuser dans l'économie, l'absence d'un "effet d'annonce" à court terme sur la consommation inquiète. Là où on espérait un bond des dépenses dans les petits commerces, c'est au contraire une frilosité persistante des consommateurs qui s'observe. Un constat corroboré par la dernière enquête de la FCEI, qui note une baisse de la confiance et de l'optimisme des entrepreneurs depuis mai.
Le Canada à la traîne
Cette atonie des ventes semble être une spécificité canadienne. Là où les PME américaines n'ont vu leurs ventes reculer "que" de 0,9% sur la période, le Canada sous-performe également par rapport à des économies comparables comme le Royaume-Uni ou l'Australie. Un décalage sans doute lié au taux de chômage plus élevé au Canada, qui pèse sur la confiance et les dépenses des ménages.
La digitalisation comme clé de la résilience
Face à cette conjoncture difficile, les PME doivent trouver des leviers de productivité et de croissance en interne. Et la principale piste réside dans une plus grande adoption des technologies :
- Outils et technologies qui introduisent des gains d'efficience
- Revue des processus et méthodes pour plus d'agilité
- Investissement dans les compétences et la montée en expertise des équipes
- Culture d'innovation et d'expérimentation pour repenser les modèles
L'enjeu est de taille car l'utilisation de la technologie est un moteur clé des gains de productivité, eux-mêmes garants de la pérennité des entreprises. Les chiffres de Xero montrent d'ailleurs que 40% des cabinets comptables en croissance attribuent directement leurs bons résultats à l'utilisation de logiciels cloud.
Open banking : une opportunité pour les PME
Au-delà des initiatives des entreprises elles-mêmes, les pouvoirs publics ont un rôle clé à jouer pour favoriser cette transition numérique, en déployant des politiques adaptées aux besoins des PME. Parmi les pistes prometteuses, l'open banking, qui permettrait aux petites entreprises de partager plus librement leurs données financières pour accéder à de meilleures offres, et ainsi optimiser leur trésorerie et alléger leurs charges.
Plus les entreprises seront nombreuses à adopter les technologies émergentes, plus les effets positifs se démultiplieront à l'échelle de toute l'économie. En cultivant cette approche résolument tournée vers le digital, les PME canadiennes pourront non seulement amortir le choc conjoncturel actuel, mais aussi poser les jalons d'une croissance plus robuste et pérenne, au bénéfice de tous.