Les dernières avancées pharmaceutiques des géants de l’industrie
L'industrie pharmaceutique est en ébullition, portée par une course effrénée à l'innovation. Les géants du secteur, à l'instar de Sanofi, PTC Therapeutics ou encore Samsung Biologics, multiplient les investissements massifs pour façonner la médecine de demain. Focus sur les dernières avancées qui révolutionneront notre santé.
Sanofi mise sur la modularité avec son usine Modulus à Singapour
Le groupe français Sanofi vient d'inaugurer à Singapour sa deuxième usine "Evolutive Vaccine Factory" (EVF), baptisée Modulus. Ce site ultra-moderne, fruit d'un investissement colossal de 595 millions de dollars, mise sur la modularité et la digitalisation pour produire de façon agile vaccins et produits biologiques. Opérationnel dès 2026, Modulus générera 200 emplois sur l'île-État.
Cette inauguration survient quelques semaines seulement après celle de la première usine EVF à Neuville-sur-Saône, en France. Sanofi démontre ainsi sa volonté de s'imposer comme un leader de la production biopharmaceutique flexible et digitalisée. De quoi répondre aux besoins croissants et changeants du marché.
PTC Therapeutics mise sur les maladies rares et cède son "bon d'examen prioritaire"
De son côté, la biotech américaine PTC Therapeutics, spécialisée dans les maladies rares, a conclu un accord pour vendre son bon d'examen prioritaire (Priority Review Voucher) pour 150 millions de dollars. Un montant record qui témoigne de l'attrait des grands laboratoires pour ces "PRV", véritables sésames pour accélérer l'évaluation de molécules prometteuses.
PTC avait obtenu ce bon suite à l'approbation par la FDA en novembre dernier de Kebilidi, sa thérapie génique contre le déficit en décarboxylase des acides aminés aromatiques. Une maladie ultra-rare mais dévastatrice. En monnayant ce PRV, PTC récupère des fonds précieux pour poursuivre ses recherches sur d'autres pathologies orphelines.
Les maladies rares sont un enjeu de santé public majeur. Avec environ 7000 pathologies concernées mais seulement 5% disposant d'un traitement, il est crucial d'y consacrer davantage de moyens.
Olivier Bogillot, Président de Sanofi France
Upsa s'entend avec l'État pour geler les baisses de prix
Dans un autre registre, le laboratoire français Upsa, filiale de l'américain BMS, est parvenu à un accord avec le gouvernement. Objectif : obtenir un moratoire de deux ans sur les baisses de prix prévues pour ses traitements à base de paracétamol, dont le célèbre Efferalgan. En contrepartie, Upsa s'engage à produire sur son site d'Agen (Lot-et-Garonne) deux nouveaux médicaments issus de la liste des "produits de santé essentiels" publiée récemment par le ministère de la Santé.
Un compromis qui satisfait l'État, soucieux de sécuriser l'accès à certains médicaments clés, et Upsa, qui craignait de devoir délocaliser sa production face à l'érosion des prix. Un enjeu d'autant plus crucial que le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 prévoit de nouvelles économies sur le médicament. De quoi inquiéter l'industrie pharma française.
Samsung Biologics enchaîne les contrats et courtise les géants mondiaux
Le groupe sud-coréen Samsung Biologics a annoncé la signature d'un nouveau contrat de développement et fabrication en sous-traitance (CDMO) avec un laboratoire européen. Ce méga-deal de 668 millions de dollars court jusqu'en 2031 et prévoit la production de médicaments biologiques. Du sur-mesure pour un grand nom de la pharma mondiale, dont l'identité n'a pas été dévoilée.
Avec ce nouveau contrat, le montant total des accords signés par Samsung Biologics cette année franchit la barre symbolique des 4 milliards de dollars. Preuve que le sud-coréen s'impose comme un partenaire CDMO de référence, capable de nouer des partenariats au long cours avec 17 des 20 plus grands laboratoires de la planète. Une ascension fulgurante pour cette filiale du groupe Samsung créée en 2011.
Ces actualités témoignent du dynamisme et de la créativité des géants pharmaceutiques mondiaux, qui n'hésitent plus à parier sur des technologies de pointe, à nouer des partenariats stratégiques ou à investir dans des sites dernier cri. Avec un objectif : mettre au point les thérapies innovantes qui soigneront les pathologies d'aujourd'hui et de demain, des cancers aux maladies rares en passant par les infections pandémiques. S'appuyant sur les progrès exponentiels de la science et du digital, la pharma du futur se dessine sous nos yeux. Reste à s'assurer que ces innovations médicales de rupture soient accessibles au plus grand nombre. Le défi des décennies à venir.