Les exportations allemandes en baisse face au ralentissement américain
Le moteur des exportations allemandes semble s'enrouer. Selon les dernières données de l'Office fédéral de la statistique publiées mercredi, les ventes de produits "made in Germany" à l'étranger ont reculé de 3,4% en juin par rapport à mai, nettement plus que les -1,5% anticipés par le consensus des économistes. Une contre-performance qui s'explique principalement par le tassement de la demande en provenance des États-Unis, premier partenaire commercial de l'Allemagne.
Les États-Unis, talon d'Achille des exportations allemandes
Premier débouché pour les produits allemands, les États-Unis pèsent pour près de 9% des exportations totales du pays. Or la demande américaine montre des signes de faiblesse depuis plusieurs mois, sur fond de resserrement monétaire agressif de la Fed pour juguler l'inflation. Les exportations allemandes outre-Atlantique ont ainsi chuté de 8,1% en juin sur un an.
Un coup dur pour le modèle allemand
Ce coup de mou des exportations est particulièrement problématique pour l'Allemagne, dont le modèle économique repose en grande partie sur le commerce extérieur. Les ventes à l'international représentent près de 50% du PIB allemand, une exposition qui rend le pays vulnérable aux aléas de la conjoncture mondiale.
L'Allemagne est une économie dépendante du commerce mondial. Un ralentissement de la demande extérieure, en particulier celle des États-Unis, se répercute inévitablement sur l'activité.
Carsten Brzeski, chef économiste chez ING
Des perspectives moroses pour 2023
Au vu de ce contexte international dégradé, les perspectives restent ternes pour les exportations allemandes en 2023 :
- Les économistes tablent sur une stagnation des exportations cette année.
- La demande chinoise, autre moteur clé, devrait rester atone.
- L'euro fort pénalise la compétitivité-prix des produits allemands.
Face à ces vents contraires, le gouvernement allemand mise sur une réorientation progressive de son appareil productif vers les marchés domestique et européen. Mais cette transformation du modèle prendra du temps. D'ici là, la première économie européenne restera suspendue aux soubresauts du commerce mondial et à la santé de ses grands partenaires, au premier rang desquels les États-Unis.