Les exportations record d’armes françaises en 2024
En 2024, les exportations d'armement françaises ont atteint des sommets, avec pas moins de 18 milliards d'euros de contrats signés. Un niveau record, porté par les ventes emblématiques d'avions de chasse Rafale et de sous-marins Barracuda. De quoi réjouir le gouvernement, qui souhaite renforcer la base industrielle et technologique de défense hexagonale. Mais la France peut-elle devenir une véritable économie de guerre ? Analyse.
Le Rafale et les sous-marins, fers de lance des exportations
Sur les 18 milliards d'euros d'exportations d'armes françaises en 2024, 10 milliards concernent des "plateformes phares" comme le Rafale de Dassault Aviation ou les sous-marins d'attaque de Naval Group. Parmi les contrats notables de l'année, on peut citer :
- La vente de 12 Rafale à la Serbie pour 2,7 milliards d'euros en août.
- La commande de 4 sous-marins Barracuda par les Pays-Bas en septembre.
Des succès qui démontrent l'attractivité des matériels militaires français à l'international. Selon un rapport du Sipri, les exportations d'armes françaises ont bondi de 47% entre 2019 et 2023, plaçant la France parmi les tout premiers exportateurs mondiaux.
2025, une année prometteuse
Pour Sébastien Lecornu, ministre des Armées, 2025 s'annonce sous les meilleurs auspices :
2025 s'annonce comme une excellente année qui débute de façon prometteuse avec la vente de 14 hélicoptères Caracal en Irak que je suis heureux de vous confirmer.
Sébastien Lecornu, ministre des Armées
Il faut dire que le carnet de commandes est bien rempli, avec notamment des perspectives de ventes de bâtiments de surface, de sous-marins, de radars, d'artillerie ou encore de Rafale.
Vers une véritable économie de guerre ?
Mais le gouvernement ne compte pas se reposer sur ses lauriers. L'objectif est clair : faire de la France une véritable économie de guerre, capable de soutenir un effort militaire intense et durable. Une ambition portée par Emmanuel Macron depuis le début du conflit en Ukraine.
Parmi les priorités fixées par Sébastien Lecornu :
- Diversifier les sources d'approvisionnement de l'industrie de défense.
- Développer les technologies de rupture comme l'intelligence artificielle ou le quantique.
- Soutenir les investissements des entreprises du secteur dans l'outil de production.
Le ministre appelle également la Direction générale de l'armement à "oser prendre des risques" pour produire les armes du futur "en grande quantité" et "pour moins cher". Un véritable changement de culture pour cette institution héritée de l'ère gaullienne.
L'enjeu de la souveraineté
Derrière ces résultats et ces ambitions, un enjeu crucial pour la France : préserver son autonomie stratégique et sa souveraineté. En finançant ses programmes d'armement grâce aux exportations, Paris s'assure de ne pas dépendre de puissances étrangères, même alliées, pour équiper ses forces.
Une indépendance chèrement acquise, que le contexte géopolitique actuel rend plus nécessaire que jamais. Face aux défis sécuritaires qui s'annoncent, la France entend bien rester maîtresse de son destin et de ses armes.
