Les Flops et Fiascos de la Tech en 2024 : D’Apple Car à Fisker
L'année 2024 aura été riche en rebondissements pour l'industrie de la tech, et pas toujours dans le bon sens du terme. Entre les projets avortés de grands groupes, les déboires de jeunes pousses prometteuses et la chute de licornes établies, retour sur les plus gros flops et fiascos de ces douze derniers mois.
L'Apple Car reste à quai
C'était l'un des projets les plus attendus et spéculés de la décennie. Mais en 2024, Apple a officiellement mis un terme à son programme de voiture électrique et autonome, sur lequel la firme travaillait en secret depuis près de 10 ans. Malgré des investissements colossaux et le recrutement de pointures de l'industrie automobile, la marque à la pomme n'aura donc pas réussi son pari de bousculer ce secteur comme elle l'avait fait avec les smartphones. Un revers qui prouve que même les plus grands peuvent échouer en s'aventurant trop loin de leur cœur de métier.
Le naufrage de Fisker
La jeune pousse californienne était l'une des étoiles montantes de la mobilité électrique, avec son SUV Ocean au design futuriste. Mais l'année 2024 aura été celle de tous les déboires pour Fisker. Problèmes de qualité, rappels massifs, enquêtes fédérales, licenciements, suspension de cotation en bourse... La spirale infernale s'est conclue en juin par le dépôt de bilan de l'entreprise, laissant sur le carreau des milliers de clients et d'employés.
C'est une énorme déception et un gâchis. Fisker avait un produit innovant et beaucoup de potentiel. Mais la croissance a été mal maîtrisée et la qualité n'a pas suivi. C'est malheureusement un classique pour beaucoup de startups.
Un expert du secteur automobile
Les véhicules autonomes au point mort
Cruise, Waymo, Zoox... Les grands noms de la conduite autonome ont tous revu leurs ambitions à la baisse en 2024. Malgré des années de développement et des milliards investis, les robotaxis ne sont toujours pas une réalité et peinent à fonctionner de façon fiable en conditions réelles. Cruise a même complètement stoppé son programme, au grand dam de son propriétaire General Motors. La démonstration que cette technologie extrêmement complexe n'est pas encore mûre pour une application grand public à court terme.
L'atterrissage brutal des eVTOL
Lilium, Volocopter, Joby Aviation... Ces startups développant des aéronefs électriques à décollage et atterrissage vertical ont longtemps fait rêver avec la promesse d'un "Uber des airs". Mais en 2024, le réveil a été brutal pour ce secteur encore embryonnaire. Le leader Lilium a fait faillite faute de financements, et les autres acteurs peinent à obtenir les certifications nécessaires pour un déploiement commercial. Un exemple typique de "hype cycle" où l'engouement initial se heurte aux dures réalités technologiques et réglementaires.
Les batteries d'Northvolt grillent les plombs
Le fabricant suédois de batteries était considéré comme l'un des plus prometteurs au monde, avec d'immenses projets d'usines et des contrats d'approvisionnement auprès de grands constructeurs automobiles. Mais fin 2024, c'est la douche froide : Northvolt se déclare en faillite aux États-Unis, tandis que son PDG démissionne. En cause : des difficultés de production, des coûts en hausse et une concurrence féroce d'acteurs chinois. Un coup dur pour l'Europe qui espérait tenir tête à l'Asie sur ce marché stratégique.
Des leçons à tirer
Au-delà de leurs spécificités, ces différents flops ont en commun plusieurs écueils :
- Une tendance à surestimer l'appétence du marché et la rapidité d'adoption des nouvelles technologies par les consommateurs.
- Des business plans trop optimistes et un manque de maîtrise des coûts de développement et de production.
- Des difficultés à passer d'une phase de R&D et de prototypes à une industrialisation à grande échelle.
- Une dépendance excessive aux levées de fonds et une valorisation parfois déconnectée des réalités économiques.
Autant de pièges dans lesquels les startups et grands groupes devront éviter de tomber à l'avenir, en adoptant une approche plus progressive et en se recentrant sur la création de valeur tangible pour les utilisateurs. L'innovation est essentielle, mais elle ne doit pas se faire au détriment de la viabilité et de la pérennité des entreprises. C'est tout l'enjeu pour que la tech reparte du bon pied après cette année noire.