
Les méga-transactions maintiennent le financement de capital-risque canadien à flot en 2024
Les investissements en capital-risque au Canada ont légèrement progressé en 2024 par rapport à l'année précédente grâce à des méga-transactions en stade avancé, malgré un financement en amorçage en berne, selon un nouveau rapport.
L'effet Clio booste la Colombie-Britannique
Sans le tour de financement record de 1,24 milliard $ de la société de technologie juridique Clio, basée à Vancouver, le montant total investi à l'échelle nationale aurait chuté de 6% d'une année sur l'autre. Les méga-transactions (supérieures à 50 millions $) ont représenté 62% de tous les dollars investis en 2024.
La Colombie-Britannique a ainsi presque égalé l'Ontario en dollars investis pour la première fois, malgré un nombre de transactions bien moindre. L'Ontario reste en tête avec 2,5 milliards $ sur 252 transactions, suivie du Québec avec 2 milliards $ sur 108 transactions.
Crunch en Série A ou Seedpocalypse?
Le nombre de transactions en amorçage a chuté de près de 50% par rapport à 2023, une tendance "préoccupante" selon Kim Furlong, PDG de l'Association canadienne du capital de risque (CVCA). Cela pourrait avoir des "implications à long terme sur la compétitivité du Canada dans les secteurs émergents".
Les dollars investis ne racontent qu'une partie de l'histoire, surtout alors que les entreprises canadiennes se concentrent sur l'efficacité du capital et les revenus.
Matt Cohen, fondateur de Ripple Ventures
Selon Matt Cohen, le véritable sujet d'inquiétude pourrait être le pipeline de startups passant de l'amorçage à la Série A. La BDC a d'ailleurs annoncé près d'1 milliard $ dédiés aux entreprises en stade avancé.
Sciences de la vie et sorties en hausse
Malgré une légère baisse en nombre de transactions, le secteur des sciences de la vie a enregistré son 2e meilleur niveau d'investissement, à 1,4 milliard $. Il a aussi stimulé un marché des sorties atone, avec le rachat de Fusion Pharmaceuticals par AstraZeneca pour 3,26 milliards $, la plus grosse sortie de 2024.
Matt Cohen prévoit davantage d'acquisitions de startups canadiennes par des acteurs américains dans l'année à venir, malgré l'incertitude liée à la menace de tarifs douaniers. Le talent en R&D et l'appétit pour des acquisitions complètes restent forts.
Quid de 2025?
Si 2024 a été portée par quelques méga-transactions, le début d'année pointe un raffermissement plus large du marché. Mais l'amorçage reste le maillon faible, un défi pour l'écosystème à long terme. Entre reprise, consolidation et incertitude macro-économique, les cartes pourraient être rebattues en 2025.