Les Megatsunamis : Un Risque Croissant à Surveiller
Alors que les préoccupations liées à la fonte des calottes polaires occupent depuis des années le haut de la liste des inquiétudes des écologistes, des scientifiques mettent aujourd'hui en garde contre une autre conséquence alarmante du réchauffement climatique : les megatsunamis. Ces vagues géantes, pouvant atteindre plus de 100 mètres de haut et se former en quelques minutes, représentent un danger bien réel.
Qu'est-ce qu'un megatsunami ?
Le terme "tsunami" vient du japonais tsu signifiant "port" et nami voulant dire "vague". Les tsunamis sont des vagues massives provoquées par un déplacement soudain d'eau, souvent suite à des glissements de terrain, des éruptions volcaniques ou des séismes. Elles peuvent atteindre des vitesses supérieures à 800 km/h et traverser des océans entiers avant de s'abattre sur les terres, causant destructions et inondations sans précédent.
Les megatsunamis sont des tsunamis de très grande ampleur, généralement déclenchés par la chute dans l'océan d'énormes morceaux de glace, de roche ou de terre. Même l'effondrement de plateaux sous-marins peut engendrer ces vagues de 150 mètres de haut qui frappent avec peu de signes avant-coureurs.
Des dégâts à l'échelle planétaire
Le lendemain de Noël 2004, un séisme sous-marin massif au large de Sumatra en Indonésie, d'une magnitude entre 9,1 et 9,3, a provoqué un tsunami avec une vague de 51 mètres - soit presque la hauteur d'un immeuble de 17 étages. La catastrophe a semé mort et destruction dans 14 pays voisins. Le tsunami s'est propagé jusqu'en Afrique de l'Est, à plus de 5 900 km de là.
Le réchauffement, facteur aggravant
Avec la hausse des températures mondiales, les glaciers fondent et reculent, exposant boues et roches instables en dessous. Et avec le déplacement constant des plaques tectoniques, des endroits comme le Groenland connaissent des megatsunamis considérables lorsque d'immenses morceaux de glace et de terre se détachent et tombent dans l'océan depuis les falaises côtières abruptes.
Le 16 septembre 2023, une masse rocheuse de la taille d'un stade s'est soudainement détachée d'environ 60 mètres de haut, emportant débris et glace glaciaire sur plus de 300 mètres en contrebas d'une pente à 40° avant de s'écraser dans l'océan, provoquant une gerbe de plus de 200 mètres puis une vague d'environ 60 mètres de haut sur 10 km de large dans le fjord de Dickson à l'est du Groenland.
Des systèmes d'alerte perfectionnés
Les progrès technologiques ont permis de mettre au point des systèmes d'alerte précoce pour les tsunamis qui ont un impact significatif sur le nombre de vies sauvées. Des entreprises ont même conçu des capsules de survie flottantes anti-tsunami et des maisons "tsunami-proof". Même l'intelligence artificielle est mise à contribution avec la détection des vagues scélérates. Elle est aussi utilisée pour prédire les trajectoires d'inondation de ces puissantes vagues.
Malgré ces avancées, rien ne vaut encore de vivre au sommet d'une montagne, loin, très loin des côtes pour être à l'abri des tsunamis. Mais avec la menace grandissante que représentent les megatsunamis à l'heure du changement climatique, il est crucial de surveiller ce phénomène de près et de continuer à développer des technologies de prévention. L'avenir de nombreuses populations côtières en dépend.