Les neurotechnologies portables : nouvel espoir pour la santé ?
Imaginez un monde où vous pourriez soulager votre dépression ou votre anxiété simplement en portant un appareil sur votre tête. C'est la promesse des neurotechnologies portables, une nouvelle catégorie d'appareils médicaux qui ciblent directement le cerveau. Mais que sont exactement ces dispositifs et pourquoi en aurions-nous besoin ?
Les neurotechnologies portables : une nouvelle frontière médicale
Les neurotechnologies portables font référence à des dispositifs médicaux thérapeutiques qui appliquent une stimulation cérébrale de l'extérieur du corps, à travers la peau et le crâne. Contrairement aux implants cérébraux, il n'y a pas de processus invasif. Ces appareils visent à traiter une série de problèmes de santé chroniques :
- Dépression
- Anxiété
- Insomnie
- Douleurs menstruelles et SPM
- Troubles de stress post-traumatique (TSPT)
Des troubles métaboliques comme l'obésité et le diabète de type 2 pourraient même être traités à l'aide de neurotechnologies portables, selon la feuille de route de Neurovalens, une startup britannique qui développe cette technologie depuis plus de 10 ans.
Flow Neuroscience : le "petit stimulateur" contre la dépression
L'appareil de Flow Neuroscience, vendu 459€, est conçu pour traiter la dépression en utilisant une forme de stimulation électrique cérébrale appelée tDCS (stimulation transcrânienne à courant direct). Des séances quotidiennes sont recommandées au début, avant de réduire progressivement la fréquence.
Juste le fait de mettre l'appareil, de sentir les petites stimulations, de s'asseoir tranquillement pendant une demi-heure... Tout le processus est très apaisant.
– Alex, utilisateur de Flow Neuroscience
Selon Erik Rehn, PDG et cofondateur de Flow, des essais cliniques contrôlés contre placebo ont démontré l'efficacité de leur dispositif. C'est ce type de preuves qu'ils comptent présenter aux autorités réglementaires.
Un environnement réglementaire complexe
L'approbation réglementaire des dispositifs médicaux neurotechnologiques n'est pas simple. Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a récemment renforcé ses règles pour certaines applications. Les fabricants doivent accumuler des preuves cliniques et garantir la sécurité du matériel avant de pouvoir commercialiser leurs produits.
Obtenir le feu vert de la FDA serait un énorme coup de pouce en crédibilité pour le premier appareil neurotechnologique portable ciblant la dépression. Mais ce n'est que la première étape. Les systèmes de santé évaluent aussi les nouveaux traitements en termes de coûts et d'efficacité. Le remboursement par l'assurance maladie est le Saint Graal, ouvrant la voie à une adoption à grande échelle.
Au-delà du médical : les neurotechnologies grand public
En parallèle du secteur médical, on trouve des appareils neurotechnologiques vendus directement aux consommateurs. Des produits comme le bandeau Alphabeats ou le casque Neurable misent sur le suivi et l'entraînement cérébral pour améliorer les performances mentales.
Ces startups espèrent surfer sur la tendance du "bien-être numérique". Leurs applications proposent de suivre l'activité cérébrale en temps réel via l'EEG et de donner un feedback pour aider les utilisateurs à recâbler positivement leurs habitudes mentales. Une façon de prendre soin de son "hygiène mentale" au quotidien, selon leurs promoteurs.
Quel avenir pour les neurotechnologies portables ?
Malgré leur potentiel, les appareils neurotechnologiques portables soulèvent encore des questions. Les effets à long terme d'une utilisation prolongée sont mal connus. Côté grand public, en l'absence de supervision réglementaire, difficile de vérifier l'impact réel des produits vendus.
La recherche continue cependant d'ouvrir de nouvelles possibilités intrigantes. Une récente étude suggère que la neurostimulation pourrait même être utilisée pour atténuer la douleur émotionnelle d'un chagrin d'amour ! De quoi alimenter les fantasmes d'un monde où nos humeurs et émotions seraient ajustables à volonté. Mais à quel prix ?